Pour une formation des enseignants du primaire en trois ans

Par Natacha Buffet-Desfayes, députée au Grand Conseil

Le projet de loi PLR qui vise à modifier la durée de la formation des enseignants du primaire permet de s’aligner sur la pratique intercantonale, sans dévaloriser la qualité de la formation et de favoriser l’accès des enseignants le plus rapidement possible au terrain. Un tour d’horizon nous est ici présenté par Natacha Buffet-Desfayes, députée au Grand conseil.

LE GRAND CONSEIL A ACCEPTÉ UN PROJET DE LOI DU GROUPE PLR QUI VISE À MODIFIER LA DURÉE DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE. 
Pour rappel, ce projet de loi faisait suite au vote par le Grand Conseil d’une motion PLR qui demandait au Conseil d’État de mettre en œuvre un cursus de trois ans, donnant accès à l'obtention d'un titre permettant à Genève et en Suisse, d'enseigner au primaire. Cette motion n’avait pas été mise en œuvre. Le PLR était donc revenu devant le Parlement avec un projet de loi.

ACCORD INTERCANTONAL
La Conférence des Directeurs cantonaux de l’Instruction publique (CDIP) fixe via un accord intercantonal un minimum de trois ans de cursus de formation pour accéder au titre d’enseignant primaire, ainsi que des exigences en matière de maîtrise de l’allemand et de l’anglais. Les cantons sont libres de fixer d’autres exigences. Genève est donc restée à un modèle de quatre ans, sur la base des anciennes licences universitaires, les autres cantons s’alignant eux sur les critères minimaux de la CDIP.

UTILITÉ D’UNE FORMATION PLUS COURTE
Le projet de loi PLR visait ainsi à s’aligner sur la pratique en vigueur ailleurs en Suisse. D’autant que la formation de base, quelle qu'en soit la durée, nécessite la poursuite de compléments de formation en cours de carrière. Il est donc plus utile d’avoir une formation de base plus courte, complétée par des modules en cours d’emploi. Par ailleurs, force est de constater que chaque année, un nombre élevé d'étudiants genevois, et en progression depuis dix ans, choisissent de se former dans une HEP d'un canton voisin, préférant effectuer une formation en trois ans qui leur donne les mêmes accès à l'emploi, que la formation genevoise en quatre ans et qu'ils réussissent, dans le métier, aussi bien que celles et ceux formés à Genève (IUFE). Le nombre important d’étudiants genevois allant se former dans d’autres cantons coûte actuellement près de six millions de francs par année à la République, alors que dans le même temps il faut allouer des moyens conséquents à l’existence de la formation universitaire genevoise. Cette problématique est d’autant aggravée que l’IUFE applique un numerus clausus qui bloque l’accès à la suite de la formation, chaque année à 150 élèves, après une année de formation.

UNE MAJORITÉ EN FAVEUR DU PROJET DE LOI
Le PLR se réjouit donc que la majorité du Parlement ait accepté son projet de loi, permettant ainsi de s’aligner sur la pratique intercantonale, sans dévaloriser la qualité de la formation et afin de favoriser l’accès des enseignants le plus rapidement possible au terrain.

Le nombre important d’étudiants genevois allant se former dans d’autres cantons coûte actuellement près de six millions de francs par année à la République.