Votation du 10 février 2019 : prises de position du PLR Genève

 



Objet fédéral

NON à l'initiative "Stopper le mitage - pour un développement durable du milieu bâti (initiative contre le mitage)" 

Les délégués du PLR Genève refusent cette initiative. Lancée notamment par les Jeunes Verts, elle vise à mettre un terme à l'extension des zones à bâtir en gelant leur surface totale sans limite de temps. La création de nouvelles zones à bâtir ne serait admise que si une surface d'une taille au moins équivalente et d'une valeur de rendement agricole comparable était déclassée de la zone à bâtir. Les délégués du PLR s'opposent à cette initiative qu'il jugent bien trop extrême. La loi sur l'aménagement du territoire (LAT) est déjà très restrictive, limitant considérablement les déclassements de la zone agricole. En exigeant le gel général et illimité des surfaces de zone à bâtir, cette initiative ne tient pas compte des différences cantonales et régionales. Concrètement, à Genève, cela signifierait que les déclassements sur les terrains des Vergers à Meyrin et des communaux d'Ambilly à Thônex seraient remis en question. Lorsqu'on connaît la pénurie de logements dont souffre notre canton, une telle initiative semble irresponsable.   


Objets cantonaux

NON à l'Initiative populaire 160 « Pour le remboursement des soins dentaires »

Les délégués du PLR Genève s'opposent à cette initiative qui demande à l'Etat de mettre en place une assurance obligatoire pour les soins dentaires de base ainsi qu'un dispositif de prévention en matière de santé buccodentaire. Une proposition séduisante, mais qui concrètement rate sa cible. Aujourd'hui les personnes en difficulté à Genève disposent déjà de soutiens, voire de la gratuité pour la prise en charge des frais dentaires. Comme trop souvent les coûts liés à la santé bucco-dentaire pèsent sur le porte monnaie de la classe moyenne, or, en créant une nouvelle assurance obligatoire, on reproduirait le système tant décrié de la Lamal, les ménages devant encore payer des primes supplémentaires. De plus, son financement serait assuré pour les personnes cotisant à l'AVS par un nouveau prélèvement, analogue à celui de l'AVS et pour les autres, ce serait à la charge de l'Etat et donc du contribuable. Par ailleurs, il est intéressant de constater qu'à Genève, le niveau de santé bucco-dentaire est très bon dans son ensemble. Bien qu'il soit avéré que 80% des soins bucco-dentaires peuvent être évités grâce à la prévention, on peut cependant se questionner sur la nécessité d'un programme de prévention coûteux dans sa mise en place. Selon le Conseil d'Etat, cette assurance coûterait entre 260 et 300 millions par année, une somme conséquente dans une période où il est urgent de contenir les dépenses.


NON à l'initiative populaire 165 « Pour une caisse d'assurance maladie et accidents »

Les délégués du PLR Genève refusent cette initiative qui demande à l'Etat de créer une nouvelle caisse d'assurance maladie et accidents ayant pour mission de garantir une couverture de soins complète, sur le modèle d'une caisse maladie privée « traditionnelle ». Cette proposition est inutile, puisqu'elle n'aurait aucun impact contre l'augmentation des primes. A la création de cette caisse, celle-ci sera soumise, comme les autres, à l'obligation de disposer de réserves suffisantes lors du dépôt de la demande d'autorisation de pratiquer. Il faudrait alors injecter 8 millions de francs pour constituer cette réserve d'emblée. Des primes inférieures ne sont donc pas envisageables d'autant plus que les tarifs sont soumis à l'approbation de l'autorité de surveillance comme ce qui est pratiqué pour les autres assureurs privés actuels. Par ailleurs, cette caisse serait exposée à la concurrence des autres caisses. Ainsi, il lui serait difficile d'attirer autre chose que les mauvais risques. Elle n'est pas non plus opportune ni efficiente, dans la mesure où il n'en résultera pas de valeur ajoutée pour les assurés tandis que les frais relatifs à sa mise en place seraient une nouvelle charge pour les finances cantonales. 


OUI à la Loi sur la laïcité de l'Etat (LLE), du 26 avril 2018

Les délégués du PLR sont favorables à cette nouvelle loi sur la laïcité. Portée par des personnalités PLR lors de la dernière législature, cette loi impose que l'espace public, qui est commun aux croyants et aux non-croyants, soit non-confessionnel. Elle implique également que les représentants de l'Etat s'abstiennent de signaler leur appartenance religieuse dans l'exercice de leur fonction. Ceci est tant valable pour les employés de l'Etat en contact avec le public que pour l'ensemble des élus cantonaux et communaux. Par ailleurs, la laïcité n'implique pas d'ignorer les communautés religieuses et de renoncer à nos traditions. Ainsi, sous l'impulsion du PLR, le Grand Conseil a décidé de conserver et pérenniser l'aide étatique, offerte actuellement aux trois Eglises, contre rémunération, en matière de perception de la contribution religieuse volontaire. Afin de garantir l'égalité de traitement, cette possibilité sera étendue à toute communauté religieuse le souhaitant, sous réserve du respect d'une série de conditions comprenant notamment le respect de l'ordre juridique suisse. Cette loi, équilibrée, adoptée par une majorité de droite au Grand Conseil après deux ans de travail en commission, est aujourd'hui attaquée par la gauche en référendum.