Comptes 2020 : Une grande Argentière qui répond à ses objectifs, mais des comptes qui restent largement déficitaires et sans aucune réforme en vue.

Les comptes 2020 sont bouclés sur un déficit de 498 millions, contrairement au déficit préalablement prévu de 585 millions. Le Conseil d’Etat se réjouit de cette nouvelle, mais le PLRGE observe que ce résultat est avant tout dû à des recettes fiscales extraordinaires, soit des droits d'enregistrement sur des opérations immobilières d'ampleur et des correctifs d'années antérieures, qui ne se reproduiront plus.

Le PLRGE rappelle que, sans ces revenus supplémentaires, le déficit aurait pu être supérieur à 1 milliard. La crise que nous vivons depuis une année avait inquiété pour son effet sur les comptes 2020, mais notre ministre des finances, Nathalie Fontanet, a su maîtriser autant que possible la dépense et le train de vie de l’Etat, efforts que le PLRGE salue.

Encore une fois cependant, le PLRGE observe que c’est la fiscalité des plus importants contribuables qui sauve la situation, d’où l’importance de maintenir des conditions-cadres acceptables et attractives permettant de les garder à Genève. Le PLRGE se battra notamment de toutes ses forces contre les velléités d’une gauche qui estime que la taxe est la seule réponse possible à tout.

Si les charges restent en ligne avec le budget, elles demeurent structurellement beaucoup trop élevées. L’Etat ne peut continuellement subventionner son train de vie par la dette et devrait prendre exemple de très nombreux autres cantons. Le PLRGE remarque également qu’il faut savoir anticiper les réformes d’envergure, telles que la recapitalisation de la CPEG et l’augmentation des subsides d’assurance-maladie, qui étaient largement prévisibles, en réorganisant le lourd appareil étatique et en dégageant des marges de manœuvres suffisantes permettant d’absorber ces réformes sans prétériter les prestations à la population. Demandée depuis de nombreuses années, l’indispensable réforme de l’Etat peine à être mise en œuvre, alors qu’il existe pourtant un large consensus sur sa nécessité et que le PLRGE la réclame depuis plusieurs années.

L'augmentation de la dette est notamment liée aux importantes compensations versées légitimement à ceux à qui l'Etat a interdit de travailler. Si nous étions dans la situation de la Confédération ou de l'immense majorité des autres cantons qui ont épongé leur dette lorsque l'économie était au beau fixe, cela ne serait pas un problème. Il est dès lors urgent de procéder à des réformes qui permettront de continuer à offrir des prestations de qualité à notre population, mais en diminuant massivement notre endettement, ceci en dégageant des excédents de recettes. Cette crise démontre l'importance, quand la situation économique est favorable, de rembourser la dette et de faire les réserves nécessaires pour affronter en bonne position une nouvelle crise de l'ampleur de celle que nous connaissons aujourd'hui.

LE PLRGE souligne toutefois les efforts mis en œuvre, notamment par sa ministre Nathalie Fontanet, qui a notamment lancé le projet G’evolue (anciennement projet SCORE) visant à mettre à jour la grille salariale de l’Etat. Le PLRGE suivra attentivement les développements liés à cette réforme. Il souligne également qu’il faut que l’Etat se dote d’une agilité conséquente et se recentre sur ses activités de terrain, au lieu de grossir ses états-majors.

Face à ces quelques constats, il faudra, dès la fin de cette crise et donc en vue du budget 2022, renforcer les mesures de frein à l'endettement et au déficit avec un vrai frein aux dépenses et réorganiser, enfin, l'Etat de Genève pour rendre notre administration plus agile et plus efficace. Il est d’autant plus important que l’Etat cesse de travailler en silos et se concentre sur des objectifs clairs afin de se diriger vers un avenir plus serein, où la dette et la dépense seront maîtrisées et où Genève pourra se targuer de rester un Canton attractif.

 

Yvan Zweifel, chef de groupe et commissaires aux finances

Murat Alder, député et commissaire aux finances

Serge Hiltpold, député et commissaire aux finances

Jacques Béné, député et commissaire aux finances

Bertrand Reich, président