La technologie blockchain au service des entreprises genevoises
Le Conseil d'Etat genevois a annoncé hier le lancement d'un nouveau portail en ligne visant à faciliter les démarches administratives pour les entreprises. Rendue possible notamment grâce à la technologie blockchain, cette initiative portée par Pierre Maudet représente une avancée majeure en matière de cyber administration. Grande première en Suisse, le canton de Genève va ainsi pouvoir tester cette technologie prometteuse pour son registre du commerce. Qu'est-ce que la blockchain et pourquoi se réjouir de notre rôle pionnier dans ce domaine ? Quelques éléments de réponse.
Une technologie révolutionnaire
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations. Pour mieux comprendre le fonctionnement de cette base de données singulière, le mathématicien Jean-Paul Delahaye suggère d'imaginer "un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement, gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, qui est impossible à effacer et indestructible."
La blockchain présente les avantages d'être transparente, sécurisée et de pouvoir fonctionner sans organe central de contrôle. Chacun est libre de consulter l'historique de toutes les transactions effectuées entre ses utilisateurs. La technologie étant fondée sur des échanges entre pairs, personne ne peut se l'approprier. Contrairement à d'autres bases de données, elle est répartie sur différents ordinateurs du réseau et ne peut donc être piratée. Tel qu'exprimé par le Professeur Klaus Schwab[1] (WEF), la blockchain crée de la confiance en permettant à des personnes qui ne se connaissent pas de collaborer sans avoir à passer par une autorité de régulation et de contrôle neutre.
Née en même temps que les premiers bitcoins en 2009, puisque il s'agit de l'infrastructure sur laquelle repose cette monnaie virtuelle, la blockchain a depuis affirmé son potentiel dans de nombreux domaines. De la traçabilité des denrées périssables aux titres de propriété en passant par les dossiers médicaux, les applications de cette nouvelle forme de registre partagé semblent sans limites. De nombreux observateurs lui prédisent un impact sur les modèles économiques comparable à l'arrivée d'internet.
Quels avantages pour nos entreprises ?
Concrètement, le système mis en place par l'administration publique genevoise permet aux citoyens et aux entreprises de commander en ligne un extrait numérique avec son reçu et de vérifier que cet extrait électronique a bien été délivré par l'Etat de Genève, grâce à un service de validation. Plutôt que de devoir se rendre au guichet du registre du commerce ou d'attendre plusieurs jours l'envoi par poste d'un extrait, les administrés peuvent désormais être servis en quelques clics. La vérification de la conformité des documents s'en trouve facilitée pour les notaires et les banques. En outre, la numérisation du processus rend la fraude impossible.
Un signal positif pour Genève
Bien que le projet soit pour l'instant en phase d'essai, cette solution pourrait à terme être élargie à d'autres secteurs de l'administration, aussi bien cantonale que fédérale. Soutenue par la Confédération dans le cadre du programme E-Government Suisse, cette opération démontre que Genève dispose du dynamisme et des atouts nécessaires pour ouvrir la voie de la transformation numérique. Le mérite revient à Pierre Maudet qui démontre, si besoin était, ses qualités d'homme d'action et de vision. Poursuivons ainsi et relevons les défis du 21ème siècle.
[1] La quatrième révolution industrielle, Editions Dunod, 2017.