90 voix au deuxième tour de l'élection au Conseil fédéral. Pour Pierre Maudet c'est un exploit et un succès. Certes, il n'a pas été élu. Mais, face au favori depuis le début, il a obtenu un score impressionnant ; preuve que, parti de presque rien, il a impressionné nombre de parlementaires , de journalistes aussi et de citoyens jusqu'au cœur de la Suisse allemande. Osons le pari : il a pris date. En mai prochain, il sera réélu magnifiquement au Conseil d'Etat genevois et sera son président pour cinq ans. En 2023, il faudrait qu'il aille au Conseil des Etats. Peu après, il sera élu au Conseil fédéral en succédant à l'élu d'aujourd'hui. Belle démonstration donc, prometteuse d'avenir. Il a bien fait de jouer le coup. Si il n'a pas franchi le pont d'Arcole, ce ne fut pas du tout Waterloo et le soleil d'Austerlitz se lèvera en temps voulu.
Isabelle Moret n'a pas démérité du tout. Les attaques contre elle, portant notamment sur son divorce, ont été lamentables. Ces choses là ne sont pas à l'honneur des journalistes fureteurs qui s'abritent sous un étendard fallacieux de transparence. Et il est vrai, qu'après le départ de Doris Leuthard, il pourrait n'y avoir plus qu'une femme au Conseil fédéral. Isabelle Moret, elle aussi, a pris date ; pas pour elle mais pour La Conseillère aux Etats PLR Keller Suter, laquelle, espérons le , succédera au Conseiller fédéral Schneider Amman. Lui aurait tort de ne pas envisager un départ prochain, quels que soient ses mérites.
Cela étant, on comprend tellement la satisfaction tessinoise. Il faut que la Suisse italophone soit réguélièrement présente au Conseil fédéral. Certes, un Conseiller fédéral n'est pas là pour défendre son canton. Toutefois, il peut apporter une connaissance, une sensibilité nourries des problèmes qu'il a vus de près. Et le Tessin, canton frontière en a incontestablement. En outre , Ignazio Cassis semble être une personnalité riche de talents multiples. Il n'était pas président du Groupe PLR aux Chambres par hasard. Son discours d'acceptation, dans toutes les langues nationales, était convaincant. On verra de quel département il va hériter.
Les Socialistes regrettent l'élection d'un ministre ayant un profil plus à droite que Didier Burkhalter.Cela donnera une adéquation plus grande par rapport aux équilibres politiques au Parlement. En revanche, on peut ne pas être de gauche et avoir une inquiétude au sujet de la politique étrangère, particulièrement envers l'Europe. Par rapport aux négociations actuelles, au compromis à réussir entre la fidélité à l'Initiative contre l'immigration de masse et la fidélité à l'Accord sur la libre circulation, Pierre Maudet apparaît comme plus clair, plus structuré. On n'aimerait pas que le nouvel élu rassure trop, sur ce point, l'UDC qui l'a soutenu. Puisse-t-il s'inscrire dans la continuité de l'effort diplomatique actuel.
Cela étant, bonne chance à Ignazio Cassis au sein de notre Gouvernement collégial. Et quelle chance a la Suisse d'avoir ses institutions.
Pierre Maudet a pris date
