La plénière du Grand Conseil débattra bientôt d'une motion (M 2341-A)
visant à taxer les entreprises qui proposent gratuitement, ou non, des
places de parking à leurs collaborateurs. Ce nouvel impôt servirait à la
promotion des transports publics.
http://nathaliehardyn.blog.tdg.ch/archive/2017/11/22/taxer-les-places-de-parking-c-est-non-287933.html
Comme
toutes les métropoles, Genève connaît des embouteillages aux heures de
pointe. Ceux-ci engendrent des nuisances, ralentissent les transports
publics et provoquent des pertes économiques pour les entreprises. Ce
constat, posé par les motionnaires, n'est pas faux. Mais la solution
proposée par le MCG, appuyé par les Verts, les Socialistes et Ensemble à
gauche, est une mauvaise formule. Le texte doit être refusé.
L'impôt
sur les places de parking frapperait surtout les entreprises situées
dans des zones excentrées et dont les employés sont des pendulaires.
Employer des pendulaires est une obligation quand votre entreprise ne
dispose pas d'un réservoir de main d'œuvre dans son périmètre proche ou
quand elle est située dans une zone mal desservie par les transports en
commun. La mobilité douce n'est pas toujours possible ; aller de Chancy
jusqu'au centre-ville à vélo, c'est à la portée de certains, mais pas de
tous, même avec un vélo électrique. Si vous travaillez au Bois-de-Bay,
et que vous essayez de vous rendre au travail le matin en transports
publics depuis Bernex ou Châtelaine, ce n'est franchement pas évident.
Quand vous terminez votre journée de travail, il suffit que vous ayez
trois ou quatre minutes de retard pour rater le bus et devoir attendre
une heure le suivant. Les moyens alternatifs à la voiture sont donc très
théoriques dans plus d'une région du canton.
Pour
maîtriser les congestions de trafic, il n'existe pas de
solution-miracle, mais de multiples solutions partielles: amélioration
des infrastructures de transports publics, construction de
parkings-relais, promotion des plans de mobilité, densification de
l'habitat, bouclement de la ceinture autoroutière, etc. Or, la motion ne
fait nulle mention de ces projets.
Enfin,
parlons charge fiscale. Un impôt de plus alourdirait les charges des
entreprises. Au moment où les Vaudois viennent d'annoncer la prochaine
baisse de la fiscalité des entreprises, ce serait un signal
particulièrement négatif pour l'économie genevoise. Les sociétés
doivent-elles contribuer, par des impôts affectés, au financement des
transports au motif que la mobilité fait partie des conditions cadre
importantes pour qu'elles prospèrent ? La question peut être posée, mais
elle doit s'inscrire dans une réflexion globale sur la fiscalité des
entreprises. Celles-ci alimentent largement les recettes cantonales et
financent par conséquent les politiques publiques, dont la politique des
transports.
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