Longchamp rend l'architecture aux architectes

Le 30 septembre, le Conseil d'Etat a adopté un projet de loi modifiant les règles d'adoption des plans localisés de quartier (PLQ). Désormais, au lieu de dessiner les contours des bâtiments eux-mêmes, les plans localisés se borneront à définir les fronts de rue, ainsi que des périmètres d'implantation des immeubles. Au sein de ces périmètres, les architectes retrouveront plus de liberté pour créer des quartiers de qualité et de diversité.

La réforme des PLQ est le fruit de six mois de travail au sein d'une task force créée par le conseiller d'Etat François Longchamp, et regroupant – outre les services de l'administration – des représentants de communes et des milieux professionnels. Il s'agit prioritairement de préserver, voire de renforcer la sécurité juridique qu'offre l'outil PLQ, tout en rompant avec la monotonie des barres d'immeubles construites dans notre canton depuis quelques décennies. Les urbanistes doivent s'occuper d'urbanisme (gérer les rapports entre le bâti et les espaces publics, les liens entre le quartier et le reste de la ville, les connections routières, le rapport entre logements et activités, etc.), mais rendre l'architecture aux architectes. Objectif: donner plus de liberté dans la conception des quartiers, pour une meilleure qualité.

En résumé, "marre des barres d'immeubles sans âme", comme l'avait déclaré il y a un an François Longchamp lors des "journées du logement". Il dénonçait le fait qu'à Genève, depuis une trentaine d'années, les immeubles de logements construits dans notre canton étaient d'une banalité quasi soviétique. Des barres de 16 mètres de profondeur, des alignements de parallélépipèdes rectangles, bordés de tristes bandes de pelouse pas assez larges pour être de vrais espaces publics ou de jeu pour enfants, et dont l'unique vocation devenait d'accueillir, le jour, les déjections canines et, la nuit, des incivilités diverses.

Le projet de loi, qui sera débattu au Grand Conseil ces prochains mois, renforce également la concertation en amont. Dès qu'un périmètre est identifié pour une opportunité de densification, l'office de l'urbanisme devra se mettre en relation avec la commune et avec les propriétaires fonciers pour débattre avec eux des opportunités. Ce dialogue dès le début de la phase de planification est essentiel. En instaurant un climat de dialogue et de confiance dès le démarrage du projet, on améliorera la qualité du projet lui-même, réduira les risques d'opposition, ce qui devrait permettre d'aboutir plus rapidement à des réalisations concrètes.

Pour comprendre comment les aires d'implantation définies par les futurs PLQ permettent d'envisager diverses formes architecturales, voir le fichier ci-joint.