Le PLR monte au créneau

Le PLR a été particulièrement actif sur la thématique de l’enseignement durant cette législature 2018-2023, avec comme point d’orgue le référendum sur CO22. Francine de Planta, députée, fait le point sur les différents objets déposés.

Par Francine de Planta

Qu'elle est loin la spécificité genevoise qui a fait de notre République une référence pédagogique ! Qui se souvient qu'en 1912 l'Institut des Sciences de l'Education, créé par Claparède, a permis de développer une tradition pédagogique connue loin à la ronde ?

Comment redorer ce blason ?

Dans le débat public, tout est difficile ; chaque citoyenne, chaque citoyen en sa qualité d'ancien élève se croit capable d'affirmer son point de vue alors que vu la complexité, la nuance devrait être admise.

Les commissaires à la commission de l’enseignement réfléchissent, débattent, prennent le risque de sortir du conformisme et de la pensée toute faite. Notre but premier : être leaders de l'élaboration d'une école de l'excellence. Pour y parvenir, il faut créer les conditions favorables qui permettent de recadrer la mission de l'école, puis évaluer ses résultats et son efficience.

Qu'en est-il aujourd’hui ?

L'école s'est dispersée… elle ne peut plus tenir cette ligne. On demande à l’école de remplir des tâches diverses qui s’éloignent bien souvent des fondamentaux, que sont la mission de transmettre des connaissances, de développer l’esprit critique et de valoriser les qualités personnelles (soft skills). Pour ce faire, les établissements scolaires doivent bénéficier de plus de flexibilité et la voie professionnelle être davantage développée.

Face à cette dérive scolaire, le PLR a servi de bouclier. Conscient cependant qu'il n'est pas évident de rendre compatible avec la réalité d'asseoir la transmission des savoirs sur une maîtrise des disciplines. Pour y arriver, les députés PLR ont tenté une approche du débat en connaissance de cause.

De nombreux projets PLR

Durant cette législature, le PLR s’est fortement engagé en faveur de projets visant à garantir la qualité de l’enseignement. A ce titre, il s’est opposé fermement à la réforme de CO22 qui visait à regrouper les différents niveaux au cycle d’orientation. A défaut d’avoir été entendu au parlement, le PLR a lancé un référendum et cette réforme a été refusée par la population. Le PLR dévoilera très prochainement au Parlement les pistes qu’il entend proposer pour réussir cette réforme.

Le PLR a déposé un projet de loi pour diminuer les tâches administratives au profit des heures d’enseignement au CO. Diminuer les tâches administratives inutiles des enseignants au profit de l’enseignement semblait une évidence. Pourtant, le parlement a refusé cet objet.

Le PLR a aussi proposé une motion visant à ce que les contenus des formations des enseignants délivrées par le DIP soient effectués par du personnel de terrain et non par des « théoriciens ». Le travail est encore en cours en commission. Le PLR se bat également en faveur d’une formation des enseignants comparable aux standards des autres cantons. Un projet de loi ainsi qu’une motion rappellent que les enseignants genevois sont les seuls de Suisse à devoir suivre une formation de quatre ans. Formation trop longue et insuffisamment orientée vers la pratique. Le PLR a donc demandé de réduire la durée de cette formation à trois ans.

Les députés PLR ont déposés diverses motions demandant des bilans, tant sur la nouvelle loi sur l’instruction publique entrée en vigueur en janvier 2016 que sur les dispositions relatives à l’école inclusive. Ils ont également proposé une motion pour mettre un terme à la création d’écoles à filières mixtes au secondaire II. En effet, leur réelle plus-value n’est pas démontrée et cette mise en place nécessite un coût organisationnel et financier trop important par rapport à leur plus-value. 

Le PLR s’est aussi engagé pour des conditions cadres favorables à la recherche. La motion intitulée « Pour le développement des cliniques de recherche » qui demande à améliorer les collaborations entre les hautes écoles, les écoles professionnelles et l’Université de Genève était indispensable. Cet objet a été accepté en commission et attend son traitement en plénière. Enfin, le PLR a déposé une motion visant à mieux reconnaître les processus de validation des acquis de l’expérience. Cette motion a déjà été acceptée par le Grand Conseil.

Quant à la culture numérique, le PLR soutiendra la mise en place dans les écoles, plus particulièrement au CO, d’un programme de qualité permettant de sensibiliser et d’éduquer les élèves au numérique. En effet, le programme scolaire doit intégrer le numérique de manière raisonnable et intelligente. Les outils numériques doivent être au service des matières enseignées et des compétences nécessaires à l’environnement professionnel.

En conclusion, vos députés se battent et peaufinent leurs arguments pour que l’Institution se soucie de trouver des chemins qui permettent d’instruire tous les élèves.