Environnement : en parler c'est bien, agir c'est mieux

A l'heure où le Salon de l'auto bat son plein, la problématique de la pollution générée par les véhicules à moteur à essence est d'une brûlante actualité. Or les améliorations en matière de réduction des gaz à effet de serre viendront d'abord des constructeurs automobiles eux-mêmes.

Mais pas seulement. Fidèles au principe du «think globally, act locally», les collectivités locales ont aussi une marge de manœuvre importante en la matière. En Ville de Genève, le Conseil municipal devra prochainement se prononcer sur l'octroi d'un crédit de 12 millions de francs destiné au renouvellement et à l'assainissement du parc de véhicules de l'administration d'ici 2014, deuxième étape d'un programme entamé en 2010.

Il faut dire que nous partons de loin.

En figurant parmi les cancres d'un récent classement de l'Office fédéral des routes recensant les cantons où les voitures les plus polluantes sont immatriculées, Genève fait en effet figure de mauvais élève, y compris pour son parc de véhicules administratifs.

D'où l'absolue nécessité d'un assainissement. Ce d'autant qu'une étude menée par l'EPFL et l'Université de Genève a montré que les gains potentiels d'un remplacement des véhicules obsolètes, en termes d'impact sur l'environnement et sur la santé humaine, peuvent aller au-delà de 50%.

Fidèle à sa politique énergétique ambitieuse, la Ville de Genève s'est ainsi fixée comme objectif de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports de son administration d'ici à 2020.

Qu'il s'agisse de déplacements entre domicile et lieu de travail ou de déplacements professionnels, les Autorités municipales affirment depuis longtemps une volonté de favoriser l'utilisation des transports publics ou de moyens de transports doux. Des tarifs d'abonnement attractifs, la mise à disposition de vélos de service, l'accès facilité aux véhicules en auto-partage ou encore l'encouragement au covoiturage sont autant de mesures concrètes qui ont été déjà mises en place au sein de l'administration.

La stratégie d'assainissement des véhicules permet quant à elle, grâce à des outils d'analyse spécifiques, d'identifier, lors d'appels d'offres, les véhicules les moins polluants, mais aussi d'indiquer ceux devant être remplacés en priorité.

La première partie du plan d'assainissement portait sur le renouvellement de 113 des 550 véhicules immatriculés, pour un coût de 25 millions de francs, soit environ un quart de la valeur neuve du parc. Conscient de l'importance d'une telle action, l'Exécutif municipal a en effet décidé de faire un effort sous la forme d'un plan d'assainissement d'urgence et d'inscrire un montant annuel de 5 millions au plan financier pour les 5 prochaines années, en plus des montants déjà inscrits pour le renouvellement ordinaire des véhicules.

Le crédit de 12 millions de francs qui sera soumis prochainement au Conseil municipal est crucial. Il permettrait en effet à la Ville de poursuivre sa politique énergétique ambitieuse et pragmatique. Car parler d'environnement c'est bien, mais se donner les moyens d'une action responsable pour le préserver, c'est encore mieux.