Un travail pragmatique sans céder à l’émotionnel

La protection de l’environnement est devenue une thématique majeure du débat politique durant cette législature 2018-2023. Diane Barbier-Mueller, députée, retrace les efforts du groupe PLR déployés en la matière pour répondre avec pragmatisme à cet important enjeu.

Par Diane Barbier-Mueller

La législature 2018-2023 a vu de nombreux projets de loi en lien avec l’environnement être déposés. Cette thématique très médiatisée durant cette période a été l’objet de débats animés, parfois idéalistes ou dogmatiques, mais toujours enrichissants et inspirants. Les combats menés par le groupe PLR ont fait abstraction de l’aspect émotionnel que pouvait faire ressortir notamment la notion « d’urgence climatique » pour proposer des solutions pragmatiques.

Le PLR a promu des solutions en faveur de l’environnement, sans tomber dans le piège des propositions idéalistes et inapplicables. Il a défendu une politique axée sur la préservation de l’environnement au long terme, avec des moyens réalisables, crédibles et sans engendrer des coûts trop conséquents pour la population genevoise. C’est pourquoi, les députés se sont également attelés à réfléchir à des pistes concrètes pour lutter contre la pollution de notre territoire ou pour faciliter le commerce agricole de proximité.

Ainsi, certains projets ont été soutenus par notre groupe comme le projet de loi pour l’assouplissement de la conservation des forêts (PL 12292), visant à éviter que des terres agricoles ou des zones de grande valeur écologique ou paysagère disparaissent au profit de compensation forestière. D’autres propositions ont par contre été farouchement combattues, comme un projet de loi d’Ensemble à gauche visant à taxer plus les contribuables et les sociétés au profit soi-disant de l’urgence climatique (PL 12542).

Des solutions aux problématiques liées aux déchets

Dans le cadre d’un consensus avec les partis de droite et le MCG, le PLR a réussi à proposer des adaptations à la révision de la loi sur les déchets (PL 12993), pour la rendre plus praticable par les commerçants et restaurateurs, tout en gardant la volonté initiale d’une réforme ambitieuse. C’est ainsi que la modification de la loi sortant de commission a été acceptée à la quasi-unanimité du parlement.

Issus de l’incinération de nos déchets, les mâchefers sont des résidus qui n’ont pas pu être brûlés. Ces résidus, composés majoritairement de particules métalliques sont aujourd’hui enterrés en décharge de type D (ou bioactive) et soustraient ainsi au canton des sols précieux. Le PLR a souhaité cesser l’enfouissement de ces déchets, en proposant une motion (M 2531) visant la réduction significative des mâchefers grâce à une revalorisation en circuit court. L’objectif est une diminution de 50 % des mâchefers stockés en décharge. Afin d’atteindre cet objectif, les SIG doivent privilégier les partenariats, notamment privés, pour tenir compte des développements de nouvelles technologies dans ce domaine. La motion propose également d’augmenter la durée de vie de l’actuelle décharge de Châtillon en retraitant les vieux mâchefers déjà entreposés sur le site. Cette motion a été largement soutenue par le Grand Conseil avec un vote en plénière de 63 voix favorables au projet contre 7.

Avant cet encourageant signal, le PLR avait déjà demandé, à la fin de la précédente législature, une évaluation des alternatives au projet de décharge des mâchefers (M 2452), qui avait été renforcée par 4 pétitions sur la même thématique. En réaction aux demandes du Grand Conseil, le Conseil d’Etat a tenu compte de la problématique des mâchefers dans son projet de loi révisant la gestion des déchets (PL 12993). Ce dernier a été encore amendé par des propositions des députés de droite, qui ont permis de diminuer davantage les mâchefers, en exemptant les déchets pouvant servir de combustibles de substitution dans les cimenteries.  

Une plateforme pour compenser localement notre empreinte écologique 

Le PLR a également déposé une motion afin de permettre une compensation volontaire et régionale de notre empreinte climatique (M 2543), qui a été soutenue par le parlement en avril 2022. La motion demande la mise en place d’une plateforme internet qui rassemblerait les différents projets genevois ou nationaux permettant aux citoyens et aux entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre de manière volontaire, tout en s’appuyant, pour ce développement, sur les acteurs économiques, académiques et associatifs dans ce secteur. Les contributions financières effectuées dans le cadre de cette plateforme à titre de compensation ou de don doivent pouvoir être défiscalisées. La mise en œuvre de cette motion permettrait donc d’encourager la population à répondre aux enjeux climatiques, en s’appuyant sur la responsabilité individuelle, avec des incitations concrètes portant sur la fiscalité de chacun.

L’environnement au cœur des constructions 

Enfin, il est utile de s’intéresser également aux commissions de l’aménagement et de l’énergie, traitant du développement urbain et de la rénovation du parc immobilier, qui sont aussi saisies de sujets découlant des préoccupations environnementales. La commission de l’aménagement a rédigé une motion (M 2814) demandant de favoriser la biodiversité dans l’ensemble des zones à bâtir, qui a été acceptée à l’unanimité du parlement. Un important travail de commission, où le PLR a joué un rôle central, a été mené afin d’élargir l’objet initial jugé trop restrictif. Cette motion demande la mise en œuvre de moyens incitatifs (bonus fiscal, diminution de taxes, …) pour augmenter l’indice de biodiversité des projets de construction ou de rénovation. Elle incite également l’Etat à faire preuve d’exemplarité par le biais de projets pilotes sur ses parcelles et à encourager la formation des différents corps de métier du domaine.

En conclusion, la députation PLR a œuvré activement durant la législature 2018-2023 pour que le canton adopte une stratégie environnementale cohérente et réaliste, sans pour autant augmenter les charges des contribuables, par exemple en les taxant davantage, et sans alourdir inutilement le fonctionnement de l’Etat.