Le Grand Conseil préoccupé par la crise internationale et attentif sur la situation liée au COVID… mais aussi une valorisation des mâchefers en circuit-court et une impulsion à l’hydrogène.

La tragédie vécue en Ukraine s’invite à l’agenda du Grand Conseil

Le Grand Conseil a été saisi de deux projets relatifs à la situation en Ukraine. Pour le premier, le Grand Conseil a accordé un crédit de 5 millions de francs au CICR, afin d’aider à financer les activités humanitaires. Le groupe PLR n’a pas manqué de rappeler son soutien à ce projet, qui va dans le sens de la tradition de l’esprit de Genève, ville internationale et attachée au respect de la dignité humaine.

Enfin, le Grand Conseil a voté une résolution condamnant l’agression de la Russie envers l’Ukraine. Le groupe PLR a amendé cette résolution, issue de la gauche, qui dans sa première version contenait des invites excessives et inapplicables. Le groupe PLR a réussi à y apporter des ajouts visant notamment à condamner en premier lieu les agressions commises contre des cibles civiles et non armées, à favoriser la recherche d’une solution diplomatique du conflit dans la tradition d’accueil genevoise permettant à toutes les parties de se retrouver en terrain neutre, et à collaborer avec les institutions de la Genève internationale, afin de favoriser une politique des bons offices visant à renforcer la collaboration humanitaire et les efforts diplomatiques visant à la résolution du conflit. Le groupe PLR a également rappelé dans son intervention qu’il fallait garantir le respect des droits démocratiques et qu’il convenait de limiter les stigmatisations et les discriminations commises contre les ressortissants russes à Genève : en effet, il ne convient pas de mettre tout le monde dans le même panier et de provoquer des sentiments de haine contre des ressortissants non responsables de la situation. La résolution amendée a été votée par une large majorité du Grand Conseil.

Le Parlement tourne, avec attentisme, la page du COVID

Lors de cette session, le Grand Conseil a été saisi du dernier rapport de la commission législative, relatif au dernier arrêté du Conseil d’Etat sur la situation liée au COVID-19. Le Grand Conseil et le groupe PLR se sont réjouis de voir la situation liée à la pandémie aller vers une réouverture totale. Après deux ans de restrictions sanitaires, on peut enfin regarder l’avenir avec un certain optimisme. Pour autant, le groupe PLR n’a pas manqué de rappeler rester attentif à la situation, à l’évolution de la pandémie, mais aussi aux conséquences de celles-ci sur les individus et les entreprises.

Le Grand Conseil s’est également saisi de plusieurs projets relatifs au COVID, qui ont pour la plupart été refusés. Ces projets avaient été déposés dans l’urgence, au début de la pandémie, à une période où les connaissances manquaient sur le virus. Certains de ces projets souhaitaient par exemple mettre en place un cadre légal concernant les masques faciaux, constituer des réserves de matériel stratégique ou portaient sur la question du coût des dépistages. Le groupe PLR n’a pas manqué de rappeler que ces projets étaient caducs et que le Grand Conseil avait eu tout loisir de légiférer sans créer de cadre légal supplémentaire, accordant par exemple des crédits complémentaires aux HUG et des aides aux entreprises. Il s’agit maintenant de prendre le temps pour analyser les différentes décisions prises ces deux dernières années et de mettre en place une organisation efficace en cas de nouvelle pandémie qui évitera autant que faire se peut toute atteinte à nos libertés individuelles.

Par ailleurs, le groupe PLR s’est opposé fermement une résolution de la gauche qui demandait de mettre en place un impôt supplémentaire « de solidarité » et de déplafonner les dépenses liées à la santé. Le groupe PLR n’a pas manqué de rappeler que le Parlement a voté fin 2020 un déficit record de 846 millions de francs, visant justement à anticiper les aides aux entreprises et à garantir les prestations de l’Etat en période de pandémie. Il a aussi rappelé qu’un impôt supplémentaire aurait un impact néfaste sur les entreprises et l’emploi, bref ceux qui garantissent la bonne réussite économique du Canton.

Pour une valorisation des mâchefers en circuit-court

Le groupe PLR a demandé en urgence une motion visant à valoriser les mâchefers en circuit-court. Pour rappel, les mâchefers sont les résidus des déchets acheminés dans les usines d'incinération, ils représentent près de 20% des déchets qui arrivent dans ces mêmes usines.

Lors des dernières années, les développements technologiques et l’innovation ont permis de déceler un caractère prometteur aux mâchefers. Au lieu de les enfouir dans les sols agricoles, ceux-ci peuvent être valorisés, ou en tout cas leur quantité peut être diminuée. Les mâchefers sont une vraie problématique à Genève, à l’heure actuelle, une quantité non négligeable de ceux-ci sont envoyés dans d’autres cantons, afin d’y être enfouis dans les sols, d’autant que les décharges cantonales pour les mâchefers sont déjà saturées. Le Canton cherche des solutions, afin de trouver d’autres terrains à Genève propices à l’enfouissement des mâchefers, évitant ainsi leur exportation hors des frontières cantonales, mais se heurte aux oppositions des riverains et des communes, pour qui il est impensable d’utiliser des parcelles agricoles à cet effet. Récemment encore, le projet de décharge bioactive à Satigny a fait face à de nombreuses oppositions et à une levée de bouclier, le groupe PLR a d’ailleurs rappelé son soutien à ces oppositions, estimant qu’il existe des solutions autres que le simple enfouissement de ces déchets, au détriment de la zone agricole.

La proposition du groupe PLR vise donc notamment à réduire de manière significative la quantité de mâchefers mis en décharge bioactive en les revalorisant en circuit court avec des objectifs de recyclage minimaux de 50%, et à faciliter le traitement sur le site de la décharge de Châtillon des vieux mâchefers, grâce aux technologies de revalorisation développées durant les dernières années. Le groupe PLR se réjouit que sa motion ait été acceptée par une large majorité du Grand Conseil.

Une impulsion en faveur de l’hydrogène

Le Grand Conseil a validé lors de cette session un projet de loi accordant un crédit de 10 millions de francs visant à constituer un fonds d’impulsion pour les technologies développées avec l’hydrogène. Le groupe PLR a souligné qu’il fallait soutenir le développement des énergies prometteuses et renouvelables, afin d’accélérer la transition énergétique, mais qu’il était aussi essentiel de créer les moyens nécessaires visant à soutenir les innovations dans ce domaine.

Le 13 juin 2021, le peuple suisse a refusé la loi sur le CO2 à 52%. Ce refus n’est pas la négation de la situation climatique et environnementale par une majorité du peuple, mais un message clair qui vise effectivement à une transition énergétique écologique, mais aussi économique et sociale qui ne soit pas punitive et donc sans nouvelles taxes. C’est en étant au diapason de nos élus nationaux qui ont rappelé que cette transition doit se faire grâce à l’innovation que le groupe des députés PLR a voté ce texte pour précisément donner un coup de pouce financier à l’innovation en matière d’hydrogène vert. L’hydrogène ne résoudra pas tous nos problèmes énergétiques et environnementaux, mais fait partie des solutions durables, c’est-à-dire à la fois écologiques, mais également économiques et sociales.