Une réforme du cycle d’orientation qui va trop vite et rate sa cible … mais aussi une extinction des lumières qui ne profitera pas à l’économie locale.

Une réforme du cycle d’orientation qui va trop vite et rate sa cible

Le Grand Conseil a examiné lors de cette session un projet de loi visant à une réforme du cycle d’orientation (réforme CO22). Une réforme qui a été menée au pas de charge en commission du Grand Conseil. La réforme vise notamment à rassembler les différents niveaux du cycle d’orientation, portant notamment les effectifs à environ 18 élèves par classe, mais tout en gardant des programmes d’études différenciés dans une même classe : en clair, une usine à gaz, un risque de nivellement du niveau des élèves vers le bas et un casse-tête pour les enseignants.

Le groupe PLR a fustigé de nombreux manques dans le projet de loi, examiné au pas de charge en commission, sous la pression de la conseillère d’Etat en charge du Département de l’Instruction Publique, notamment : (i) une formation express et insuffisante des enseignants ; (ii) une réforme inadéquate, le plan d’étude romand (PER) sera maintenu et les élèves seront dans des classes à 50% plus fournies, on met donc des élèves déjà en difficulté dans des classes plus chargées et avec les mêmes objectifs scolaires ; (iii) une réforme inaboutie (des programmes de 10e et 11e pas encore définis, pas de réflexion sur l’augmentation du nombre de classes, pas d’anticipation sur les besoins en locaux) ; (iv) un coup bas contre la formation professionnelle ; (v) une réforme idéologique et incohérente. De plus, le groupe PLR a fait part de plusieurs courriers, exprimant les craintes de nombreux parents, enseignants, directeurs de cycle d’orientation sur le manque de visibilité concernant la mise en œuvre de la réforme.

Des propositions du PLR afin d’améliorer une réforme qui risque de laisser de nombreux élèves sur le côté

Le groupe PLR a récemment fait l’écho dans la presse de plusieurs propositions visant à améliorer la réforme CO22, notamment :

- le maintien de classes à effectifs restreints (12 élèves), pour tenir compte des élèves les plus en difficulté ;

- la possibilité de s’éloigner des objectifs du plan d’étude romand (PER) pour les élèves les plus en difficulté ;

- l’amélioration de l’orientation, notamment via des mesures de soutien et d’accompagnement des élèves ;

- une réelle revalorisation des formations professionnelles, auprès des parents comme auprès des élèves. Il existe de nombreux exemples d’adultes ayant suivi des parcours non-universitaires et qui sont des sources d’inspiration pour les jeunes.

Ces propositions ont été mises en œuvre sous la forme de près de 30 amendements, que le groupe PLR s’est efforcé de défendre, mais que la majorité a totalement ignoré.

Un Grand Conseil qui s’est finalement borné à avancer tête baissée

Malgré les nombreux appels du groupe PLR à renvoyer le projet de loi en commission, afin de l’étudier plus clairement, de tenir compte de la formation professionnelle, notamment des demandes d’auditions des associations professionnelles, et de prendre en compte les nombreuses craintes des enseignants et des élèves, le Grand Conseil a approuvé au pas de charge ce projet de loi, actant une réforme idéologique qui risque de laisser de nombreux élèves sur le côté.

Le groupe PLR ne se laisse pas abattre et examine l’option d’utiliser l’outil référendaire, de sorte que le peuple, les parents et les enseignants, puissent se prononcer clairement, sur la direction qu’ils souhaitent voir pour les jeunes de notre Canton.

Une extinction des lumières qui ne profite ni à l’économie locale, ni à la sécurité des habitants

Le Grand Conseil a approuvé lors de cette session un projet de loi modifiant la loi sur l’énergie visant à l’extinction des lumières des bâtiments non résidentiels pendant la nuit. Ce projet de loi excluait, suite à plusieurs amendements en commission, les établissements médicaux d’urgence et les lieux touristiques, tels que la rade.

Le groupe PLR s’est opposé à ce projet de loi, estimant que l’extinction des lumières est défavorable aux commerces, car la visibilité des marques est réduite, et au tourisme, dans la mesure où l’éclairage nocturne d’une ville fait partie de son identité. De plus, le groupe PLR a rappelé également l’enjeu sécuritaire, l’extinction des lumières augmentant l’insécurité, notamment dans certaines rues et lieux ne bénéficiant pas d’un éclairage public suffisant.

Malgré les appels du groupe PLR à tenir compte du commerce local, qu’il soutient par ailleurs pleinement dans le cadre de la votation du 28 novembre prochain, le Grand Conseil a décidé de passer outre et a voté ce projet de loi.