ACTUALITÉ COMMUNALE : La « Villa Zep » : un achat hors budget et précipité

Par Maxime Provini, Conseiller municipal et Président du PLR Ville de Genève
 

Le Conseil municipal a ouvert un credit de CHF 22 050 000.- afin d’acquerir la maison de maitre et son terrain du celebre bédéiste Zep. Ce projet, d’un coût éxorbitant, n’est pas clair et précipité. Le PLR y est opposé et se réjouit ainsi du référendum communal qui permettra à la population de donner son avis. Maxime Provini, Conseiller municipal et Président du PLR Ville de Genève, nous en détaille ici les enjeux.

Après délibération, le Conseil municipal du 27 novembre 2024 ouvrait un crédit de CHF 22 050 000.- en vue de l’acquisition de la parcelle n° 5304 Genève-Petit-Saconnex d’une surface de 34 907 m2, avec le bâtiment s’y trouvant sis av. d’Aïre 87 : « Acquisition d’une maison de maître et d’un terrain en vue de la préservation de l’environnement urbain de notre ville » appartenant à l’illustre bédéiste Zep.

Le PLR se félicite du dépôt des signatures pour le référendum communal contre cet achat qu’il juge hors budget et précipité. Grâce à une mobilisation exceptionnelle de membres et au travail collectif mené avec les autres partis de droite, ce sont plus de 3000 signatures qui ont été récoltées sur les 2400 nécessaires.

Grâce à cet effort commun, l’attachement à une gestion responsable et transparente des finances publiques ainsi qu’à nos outils démocratiques est démontré.

La population devra trancher sur ce sujet dans quelques mois. Cette votation permettra un délai pour un débat démocratique, permettant aux citoyens de la Ville de Genève d’être informés plus en détail sur ce projet par les autorités et les proposants.

« Avec un budget déficitaire de 70 millions pour 2025 et un retour à l’équilibre à l’horizon 2028 qui s’annonce plus que compromis, il est urgent de revoir nos priorités en ville de Genève. »

Maxime Provini, Conseiller municipal et président du PLR Ville de Genève, répond à nos questions :

Quelle est la véritable utilité de cet investissement ?

À ce jour, l’utilité de cet investissement reste à clarifier. Il pourrait s’agir d’un espace de déambulation pour les riverains, mais, avant cela, de nombreux travaux sont à prévoir, tels que le rebouchage de la piscine, l’installation de poubelles et de bancs, ou encore la création d’un chemin piéton.

Quelles seraient les répercussions financières pour les contribuables ?

Au-delà du crédit d’investissement, il faut également prendre en compte les coûts d’entretien de la parcelle par le service des espaces verts, qui a estimé la création (encore) de 5 nouveaux postes pour son entretien. À cela s’ajoute l’entretien de la villa de maître, dont la vétusté a été estimée à 30 %, ce qui laisse présager des travaux de plusieurs millions pour la remettre en parfait état.

Que répondre à l’argument que cette parcelle offrirait un magnifique espace vert aux citoyens, parc qui manque dans ce quartier ?

Il existe déjà des espaces verts dans le quartier, tels que les bords du Rhône, le parc Hentsch ou le parc des Franchises, situés à une dizaine de minutes à pied. Par ailleurs, si les habitants estiment qu’il est absolument nécessaire de créer un nouvel espace de verdure, ils peuvent également, par le biais d’une initiative municipale, demander une révision localisée du plan de quartier afin de revoir la densification de la zone.

Quelle serait l’affectation de la maison : crèche, ludothèque, etc. ?

Aucune affectation n’a été clairement identifiée à ce stade. La maison étant classée, la possibilité d’en faire une crèche peut être écartée d’emblée. Il reste la possibilité d’y organiser des réceptions ou, pire, d’en faire des bureaux pour l’administration municipale… Je n’imagine pas y loger quelque association que ce soit, tant il existe d’autres lieux qui s’y prêtent et coûtent bien moins cher à la collectivité. Avec un budget déficitaire de 70 millions pour 2025 et un retour à l’équilibre à l’horizon 2028 qui s’annonce plus que compromis, il est urgent de revoir nos priorités en ville de Genève.