L’un des sujets sur lesquels le peuple genevois est appelé à se prononcer le 22 septembre concerne la formation des enseignants et enseignantes du primaire. S’il est facile pour la gauche de caricaturer ce projet en évoquant une « formation au rabais », il importe de nous mobiliser pour exposer la vérité : genève n’a aucune raison de laisser ses futurs profs se former plus vite – et parfois mieux – dans d’autres cantons ! Thierry oppikofer, député au grand conseil, nous explique ici pourquoi il faut voter oui à cette loi.
La loi 11926 prévoit que la formation des enseignants du primaire (de la première à la huitième Harmos) à Genève se fasse en 3 ans comme dans tous les autres cantons et non en quatre comme c’est le cas chez nous. Ce retour à la raison est issu d’un projet PLR de Jean Romain, voté en février 2024 par les deux tiers du Grand Conseil, après un très long travail en Commission de l’enseignement supérieur, au fil de onze séances de septembre 2016 à juin 2018.
Durant ces débats, il est apparu clairement que la gauche et la patronne de l’époque du DIP, Mme Torracinta, entendaient avant tout ne surtout rien changer. À leurs yeux, il fallait continuer à former les enseignants et enseignantes du primaire en 4 ans, dans un cadre universitaire, avec notamment une première année franchement théorique.
UNE GENEVOISERIE
Dans les autres cantons, les Hautes Écoles pédagogiques (correspondant au modèle des HES) combinent la théorie – il en faut – et la pratique. Or l’enseignement répond certes à une vocation et nécessite une formation théorique, mais le plus important est de savoir si on est ou non en mesure d’enseigner à des élèves : cela ne se voit que par la pratique.
À l’époque, le DIP a d’ailleurs admis de mauvaise grâce qu’il faudrait renforcer cet aspect pratique. La gauche – et tout particulièrement Olivier Baud, d’Ensemble à gauche (qui alterne avec souplesse députation et présidence du Cartel intersyndical des fonctionnaires) – a parlé d’attaque contre les salaires, de mépris pour le métier d’enseignant, certains – dont la conseillère d’État socialiste – estimant même qu’un master universitaire était indispensable pour enseigner à des enfants de primaire.
Suite au vote largement majoritaire du Grand Conseil, la gauche – EAG, PS et Verts – frustrée, a lancé un référendum.
Pour le PLR, il est évident qu’il faut abolir cette Genferei, supprimer au passage le numerus clausus, et former ici en 3 ans nos enseignantes et enseignants de primaire, qui pourront ensuite s’ils le veulent suivre des modules complémentaires.
L’OBJECTIF DE LA LOI
En votant oui à la loi, nous aurons comme tous les autres cantons une formation des enseignants du primaire réorganisée, efficace, plus axée sur la pratique. Aucune dévalorisation salariale, aucune incidence financière ne sont à craindre, si ce n’est peut-être quelque pour-cent d’économie. Actuellement, notre magistrate Anne Hiltpold l’a dit, 250 candidats et candidates se présentent à l’Institut universitaire de formation des enseignants, et il n’y a que 100 places en raison du numerus clausus. Que font les recalés ? Ils vont dans le canton de Vaud (cela nous a coûté 6 millions l’an passé), puis reviennent enseigner à Genève. À ce jour, quelque 40 % de nos futurs enseignants se forment ailleurs, en 3 ans, ce qui illustre l’ineptie du slogan de « formation au rabais » !
En votant oui à la loi, nous aurons comme tous les autres cantons une formation des enseignants du primaire réorganisée, efficace, plus axée sur la pratique.
Mieux, ou pire : certains de ces futurs enseignants ont passé leur Maturité en pays de Vaud, un an plus tôt que dans le système genevois. Après 3 ans d’études en HEP, ils arrivent donc devant leur classe 2 ans plus tôt que leurs braves collègues genevois. D’ailleurs, le nombre de Genevois qui vont se former en Valais, à Neuchâtel ou à Lausanne, puis reviennent, a été multiplié par 7 en 10 ans !
Pour le PLR, il est évident qu’il faut abolir cette Genferei, supprimer au passage le numerus clausus, et former ici en 3 ans nos enseignantes et enseignants de primaire, qui pourront ensuite s’ils le veulent suivre des modules complémentaires. Ils ont, rappelons-le, droit à un accompagnement initial et à la formation continue.