L’initiative populaire « Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne » (Initiative sur les rentes) des Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse propose une solution durable pour la prévoyance vieillesse. Cette initiative prévoit de réformer et de dépolitiser le système de l’AVS, mais aussi de garantir l’esprit de solidarité voulu, dès l’origine, par les initiateurs. Cyril Aellen, Conseiller national, nous explique ici les raisons pour lesquelles cette initiative doit recevoir un soutien convaincu et massif de notre part.
ESPÉRANCE DE VIE, UNE EXCELLENTE NOUVELLE
Nous vivons de plus en plus longtemps et de plus en plus longtemps en bonne santé. Une excellente nouvelle !
En Suisse, l’âge de la retraite est actuellement fixe : en principe, 65 ans pour toutes et tous.
UN SYSTÈME SOLIDAIRE
En Suisse, l’assurance vieillesse et survivants (AVS), premier pilier précieux de notre retraite, est placée sous le signe de la solidarité : les personnes actuellement actives paient des cotisations afin de financer les rentes des personnes actuellement à la retraite. Près de trois quarts des rentes AVS versées aux actuels retraités sont financées par les cotisations salariales obligatoires des personnes actuellement actives. Le montant restant est payé par le contribuable via la TVA et d’autres taxes ainsi que du budget général de la Confédération.
LA RETRAITE S’ALLONGE, QUI DOIT PAYER ?
Aussi, si aucune réforme n’intervient, les Suisses devraient percevoir des rentes de retraite durant une période de plus en en plus longue. Soit. Mais à qui appartient-il de financer ces montants de retraite supplémentaires ? Aux retraités eux-mêmes, via une baisse substantielle et progressive des rentes qui leur sont allouées ? Par les contribuables, au moyen d’une hausse des impôts ? Par les travailleurs, par le biais d’une cotisation supplémentaire et d’une baisse de leur salaire ?
UNE SOLUTION AVEC UN JUSTE ÉQUILIBRE
Les Jeunes PLR sont d’avis qu’aucune de ces trois hypothèses ne doit être mise en œuvre : le pouvoir d’achat des actifs et des retraités doit être préservé. En revanche, il est à leurs yeux acceptable, et même souhaitable, de préserver un juste équilibre entre la durée de la vie professionnelle et la période de retraite. Il n’est pas anormal de travailler un peu plus longtemps lorsque l’on vit plus longtemps. De même, il n’est pas anormal de cotiser un peu plus longtemps pour toucher une rente plus longtemps.
Les recettes de l’AVS ne suffisent plus à financer les retraites actuelles.
DE 1948 À AUJOURD’HUI
En effet, si les retraités vivent plus longtemps mais que la période de cotisation reste stable, voire diminue avec l’allongement des études, l’équilibre entre les jeunes et les personnes âgées, qui est à la base de l’idée d’une AVS solidaire, ne fonctionne plus.
En effet, lors de l’introduction de l’AVS en 1948, l’âge de la retraite était de 65 ans pour les deux sexes. Un homme de 65 ans touchait alors en moyenne sa retraite pendant environ 12 ans, alors qu’une femme de 65 ans touchait en moyenne sa retraite pendant un peu plus de 13 ans.
Aujourd’hui, cette durée atteint 20 ans pour les hommes et plus de 23 ans pour les femmes. Les recettes de l’AVS ne suffisent plus à financer les retraites actuelles. Si rien n’est fait, ce sont les générations futures, les enfants et petits-enfants des retraités actuels, qui devront assumer la dette créée par l’insuffisance de recettes.
INITIATIVE DES JEUNES PLR
Aussi, pour les jeunes PLR, qui doivent recevoir un soutien convaincu et massif de notre part, la solution la plus durable est d’accepter que notre âge de la retraite ne correspond plus à la réalité actuelle. Nous vivons plus longtemps, nous sommes en bonne santé plus longtemps et nous avons moins d’enfants. L’âge de la retraite doit donc être lié à l’espérance de vie et être augmenté en fonction de l’évolution démographique.
SOLUTION JUSTE ET EFFICACE : RETRAITE À 66 ANS ET ÉVOLUTION DE L’ÂGE DE RÉFÉRENCE
C’est exactement ce que demande « l’initiative sur les rentes ». Elle s’attelle à la cause des problèmes. Elle est juste et efficace : l’augmentation significative de l’espérance de vie nécessite une adaptation
modérée de l’âge de la retraite. L’initiative sur les rentes demande donc un âge de la retraite à 66 ans pour les deux sexes, pour lier ensuite l’âge de la retraite à l’espérance de vie. Cela permet non seulement de réformer et de dépolitiser le système de l’AVS, mais aussi de garantir l’esprit de solidarité voulu, dès l’origine, par les initiateurs de l’AVS.