Embourbé jusqu'au cou dans d'invraisemblables querelles intestines,
le groupe Ensemble à Gauche (EàG) cherche par tous les moyens à faire
diversion.
La dernière trouvaille de nos Communistes locaux
consiste à lancer une initiative populaire visant à faire payer à la
BCGE un montant de 3,2 milliards en faveur de l'Etat.
Par ce
biais, EàG revient sur le plan d'assainissement de la BCGE défini
démocratiquement et approuvé par l'Autorité de surveillance des banques
en 1999, il y a bientôt 19 ans !
Résolument tourné vers le passé,
EàG fait fi de l'évolution remarquable de la BCGE depuis cette époque.
Alors qu'elle était exsangue, la BCGE a reconstitué ses fonds propres à
hauteur de 1,4 milliard en 2017. Cette santé retrouvée a permis à la
banque de jouer son rôle de partenaire financier de très nombreuses PME
genevoises. Elle a aussi rendu possible le versement de plus de 350
millions à l'Etat sur une dizaine d'années, sous forme de dividendes,
d'impôts et de remboursement des frais de fonctionnement de la Fondation
de valorisation.
En voulant pomper la substance de la BCGE, EàG
met en péril l'existence même de la banque qui devrait vraisemblablement
provisionner d'un seul coup les 3,2 milliards en question. Un tel choc
aurait un impact dévastateur sur le cours de l'action cotée à la bourse
suisse. La participation de l'Etat verrait brutalement sa valeur
s'effondrer, de sorte que le canton perdrait d'un côté ce qu'il
gagnerait de l'autre. Belle opération en vérité !
Mais cette
initiative crée aussi une inégalité de traitement crasse entre les
différentes catégories d'actionnaires, au mépris des règles légales en
vigueur. En effet, à côté de l'Etat, de nombreuses autres entités
publiques détiennent des actions de la BCGE (Ville de Genève, Communes,
CPEG). En cas d'acceptation de l'initiative elles seraient doublement
lésées : d'une part à travers la perte de valeur de leur paquet de
titres et d'autre part par l'absence du rendement escompté. Les quelque
14'000 actionnaires privés seraient également gravement prétérités.
Le
tissu économique du canton souffrirait aussi de cette situation. A
défaut de fonds propres, la BCGE ne pourrait plus lui accorder les
crédits nécessaires à son développement.
Au vu des éléments qui précèdent, le caractère aussi électoraliste qu'irresponsable de l'initiative d'EàG saute aux yeux.
Il faut espérer que la population genevoise ne suivra pas EàG dans sa fuite en arrière !
Publié en ce jour dans le blog de la Tribune de Genève d'Edouard Cuendet.