Et à la fin, c'est toujours le contribuable qui paie !

La Ville de Genève se félicite de sa retentissante victoire contre le

Canton de Genève dans la passionnante affaire des parcomètres et

horodateurs.

Selon la TdG de ce jour, la Chambre Constitutionnelle de la Cour de

Justice a annulé une loi cantonale qui donnait à la Fondation des

parkings la compétence d'encaisser les frais de stationnement perçus sur

le territoire communal, sans contrepartie pour la Ville.

L'autonomie communale a donc triomphé !

Mais penchons-nous ici sur le véritable problème qui sous-tend ce

litige clochemerlesque. Il remonte au 14 octobre 2012, date de la

votation populaire relative à la nouvelle Constitution genevoise.

Ce texte fondateur comporte beaucoup d'éléments positifs. En

revanche, il élude un point essentiel, à savoir la répartition des

compétences entre le canton et les communes et, en particulier, avec la

Ville de Genève.

Cette sordide guerre des parkings est la conséquence directe d'une lacune constitutionnelle.

Alors que la Commission législative du Grand Conseil se perd dans des

débats byzantins pour concrétiser la nouvelle Constitution, dans des

domaines dont le caractère prioritaire ne saute pas forcément aux yeux,

la Ville et le Canton se chamaillent à coup de procédures multiples pour

faire valoir leur point de vue.

Ces procédures à rebondissements ont un coût. Elles mobilisent tout

d'abord les services communaux et cantonaux. La magistrate en charge du

dossier déclare à la TdG : « avec la direction de mon département, je

travaille depuis près de trois ans à faire respecter le principe de

l'autonomie communale ». Autant dire que, dans cette sanglante lutte de

tranchées, le canton a également dû mobiliser des ressources durant

toutes ces années. Ces forces vives auraient été sans doute mieux

affectées à d'autres tâches, plus utiles à la population.

Mais ce n'est pas tout. Les procès nécessitent le concours d'avocats, qui ne plaident pas gratuitement.

Le ravitaillement est assuré par la cohorte des contribuables de la

Ville et du Canton qui alimentent de leurs deniers les protagonistes de

ce combat homérique.

Ce sont eux la chair à canon !