Ce sont deux droits complémentaires, à maximiser.
Partout
dans le monde, à travers différents regards et cultures, je constate
que le discours politique a souvent tendance à opposer deux
droits éminents : le droit à la sécurité et les droits de l'homme. Dans
le registre des clichés populaires, la sécurité est un droit « méchant »
et réaliste, alors que les droits de l'homme sont « gentils » et
idéalistes. La sécurité ? Un cheval de bataille de la droite, tandis que
les droits de l'homme sont défendus par la gauche. Nous sommes face à
des visions qui polarisent. Souvent, l'on dépeint ces droits comme une
équation à somme nulle. Au lieu d'appeler les politiques à créer un
délicat équilibre, les libéraux-radicaux ont bien compris qu'il faut
maximiser ces deux droits, et l'on peut s'en féliciter.
Liberté
et sécurité sont complémentaires. Ils sont même interdépendants et ne
peuvent vivre l'un sans l'autre. Sans sécurité, l'individu ne peut pas
se réaliser et s'épanouir. L'idéal libéral est donc inconcevable sans le
garanti d'être à l'abri des dangers. A son tour, l'exercice des
libertés individuelles, au-delà de leurs valeurs intrinsèques (libertés
d'expression, d'association, de conscience, etc.) permettent une paix
collective et empêchent l'instabilité sociale—voire des revendications
qui peuvent mener à la violence. En effet, la recette d'une démocratie épanouie, stable et prospère provient du contrat de confiance entre ses citoyens et son gouvernement. Si la sécurité et les droits de l'homme sont assurés, ce contrat est honoré.
Notre
conseiller d'Etat Pierre Maudet a très bien compris qu'il faut
s'attaquer sans complexes à lutter contre les menaces sécuritaires, tout
en chérissant l'ouverture et la liberté. Comme il dit: «La sécurité ne
prime pas sur la liberté, elle la garantit. Elle permet d'assurer
l'intégrité physique des personnes, l'exercice des libertés, celle
d'aller et venir, et de jouir paisiblement de ses biens ».[1]
La
définition de la sécurité s'étend aujourd'hui à de nombreux domaines.
Nous sommes loin de la période où la sécurité traditionnelle se résumait
à la protection de l'état face aux menaces militaires d'autres états.
Aujourd'hui, il faut impliquer de nombreux acteurs privés et publics,
nécessitant des moyens aussi militaires que civils. Comme la stratégie sécuritaire du Canton de Genève[2]
l'indique très justement, les sociétés contemporaines sont
caractérisées par leur complexité et par l'incertitude. De nombreuses
questions y sont imbriquées. Pour ne citer que quelques exemples : il
faut assurer la sécurité individuelle des genevois, la sécurité
collective, lutter contre la criminalité, maitriser un flux migratoire
transfrontalier (qui puisse servir la mobilité et les intérêts
économiques de Genève-- mais sans abus), combattre le terrorisme et
prévenir la radicalisation (et Genève reste une cible potentielle
certaine) et se défendre contre les cyber-risques qui peuvent menacer
nos infrastructures à tout moment.
Genève est doté d'un soft power[3] remarquable.
Notre
Canton bénéficie d'une bonne situation sécuritaire tout en gardant une
politique d'ouverture. Ce paysage, où la sécurité et le respect des
droits de l'homme coexistent harmonieusement, produit un contexte où il
fait bon vivre, où il est judicieux de s'y établir, mais également d'y
investir-- si les incitations financières et fiscales sont bonnes. La grande force de Genève se repose donc sur une paix sociale, qui conjugue diversité et stabilité. Une série d'effets positifs découlent de ce contexte tels que le progrès socio-économique et les investissements.
Continuons à cultiver ce soft power genevois. C'est un vrai trésor auxquels de nombreux pays aspirent. De nos jours, ni la liberté, ni la sécurité
peuvent être considérées comme des acquis. Tous deux sont un luxe à
préserver et à soigner. A la fois pour les maintenir mais aussi les
développer.
Joelle Fiss est candidate PLR au Grand Conseil. Pour plus savoir sur elle : https://ecoute-action.ch/candidats-au-grand-conseil/joell...