Parti socialiste suisse: une sphère privée à géométrie variable

Alors que l'on pouvait imaginer que l'actualité récente avait fait la démonstration de la nécessité de se doter de lois modernes en matière de renseignement. Force est de constater que certaines œillères idéologiques ont la vie dure. Pour preuve, la récente décision du parti socialiste suisse de soutenir le référendum contre la nouvelle loi sur le renseignement.

Selon ce parti, cette dernière provoque une atteinte disproportionnée à la sphère privée avec un risque d'abus, notamment lorsque sont examinés des flux de données. Certains allant même jusqu'à rappeler les abus du Patriot Act et de Guantanamo aux Etats-Unis. Cette loi serait même dangereuse vu, selon les socialistes, « l'incompétence » du Service de renseignement de la Confédération (SRC).

Fort d'un tel constat, on aurait été en droit d'attendre du PS, d'habitude très étatiste, des propositions pour renforcer le SRC afin de mieux assurer ses missions. Par exemple une augmentation de ses effectifs ou de son budget. Rien n'est évidemment venu. Car, comme pour l'armée, la seule vision du PS suisse en la matière est une opposition de principe à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une amélioration de notre sécurité.

Ce même parti qui affirme ici vouloir défendre la sphère privée ne voit ainsi aucune contradiction avec son programme politique. Lequel, rappelons-le, prône l'abolition du secret bancaire pour les Suisses, l'imposition à la source des contribuables ou encore la publication des donateurs des partis politiques et s'attaque ainsi à la sphère privée de l'ensemble des citoyens Suisses. Doit-on comprendre que la sphère privée des terroristes vaut moins que celle de nos compatriotes? 

Sur ce sujet, le parfait exemple de l'utopie reflétée par la politique socialiste se trouve peut-être dans cette citation de la conseillère nationale Cesla Amarelle qui déclarait que «si la personne est en danger de mort dans son pays, nous n'avons pas le droit de la renvoyer. Même si c'est un terroriste». Oussama Ben Laden en son temps aurait pu donc être accueilli les bras ouverts comme réfugié. Le tout en empêchant nos services de renseignement de surveiller son activité dans notre pays en cas de refus de la nouvelle loi sur le renseignement.

Heureusement, certains socialistes ont tout de même les pieds sur terre, je citerai donc la conseillère aux Etats Géraldine Savary qui déclarait "Je ne comprends pas comment on peut renoncer à ce que l'Etat exerce son devoir de protection". Et donc vous inviter à soutenir, le moment venu, une loi nécessaire à notre sécurité.

Alexandre de Senarclens

Président du PLR

Article paru dans la Tribune de Genève le 17 décembre 2015