Durant cette législature, le groupe PLR s’est battu pour un développement harmonieux des différents types de mobilité, ainsi que pour le maintien de conditions cadres favorables. A cet effet, il a déposé 14 textes.
Les infrastructures majeures
Pour commencer, le PLR s’est fortement engagé, en 2019, pour le crédit d'étude de 6,3 millions de francs afin de réaliser un avant-projet sur la traversée du lac, ainsi que le bouclement autoroutier. Ce crédit accepté par le Grand Conseil vise à concrétiser la volonté populaire qui a inscrit le principe de cette traversée dans la Constitution en 2016. Sur ce sujet, le Grand Conseil a aussi validé la motion PLR pour un développement équilibré des transports dans le cadre du plan directeur cantonal 2030 (M 2356), qui demandait de mieux intégrer la traversée du lac dans ce plan.
Les députés se sont également préoccupés de la gare routière. La motion 2793, également acceptée par le parlement, demande d’étudier la possibilité de son déplacement, en privilégiant les interfaces de transports connectées au rail et accessibles par une grande pénétrante routière. La motion précise qu’une consultation des communes et des acteurs du tourisme à Genève devra être faite. Elle prévoit également le maintien des lignes touristiques à la place Dorcière et le déplacement des lignes internationales au P47/49 proche de l’aéroport, lieu qui sera correctement desservi par les transports publics.
Le PLR a également porté une résolution (R 981), conjointement avec le PLR Vaud, demandant à la Confédération d’inscrire dans sa planification ferroviaire à l’horizon 2035 la construction d’un tracé alternatif ou d’une troisième voie ferroviaire sur l’ensemble du tracé entre Genève et Lausanne. Ce texte faisait suite à l’incident dit « du trou de Tolochenaz », qui a démontré la vulnérabilité de cette ligne empruntée quotidiennement par plus de 60 000 usagers. Cette résolution a été adoptée par le parlement sur le siège au vu de la nécessité d’agir le plus rapidement possible, dès lors que la capacité d’accueil des gares de Genève et Lausanne va être doublée à l’horizon 2030. Le PLR avait également déposé un projet de loi demandant l’étude en détail de la « boucle ferroviaire » prolongeant les voies CFF de l'Aéroport de Genève en direction de Lausanne (PL 12525 ). Face à l’opposition des CFF, ce projet n'a toutefois pas obtenu de majorité au Grand Conseil.
La complémentarité des modes de transport
Le groupe PLR a aussi déposé un projet de loi visant à faire appliquer à l’intérieur de l’Etat la politique du département en la matière. Le PL 12770, qui a été adopté par le Grand Conseil, impose donc à l’Etat de remplacer dans les quatre ans 80 % du parc de stationnement dévolu au personnel de l’administration cantonale et des régies publiques autonomes en faveur d’aménagements cyclables et motos, exception faite pour les forces de secours, ainsi que 20 % de son parc automobile par des véhicules neutres en émission carbone.
Pour permettre de mieux faire cohabiter les différents modes de transport, le groupe PLR avait déposé un projet de loi proposant de mettre en place des pistes cyclables surélevées (PL 12790). Sa teneur ayant été inclue dans un projet du Conseil d’Etat visant à donner un crédit-cadre pour le développement de nouveaux axes cyclables, ce projet de loi a été retiré.
En réaction au traçage nocturne des pistes cyclables durant la pandémie, le groupe PLR avait déposé la résolution 918 demandant de mettre un terme aux aménagements provisoires cyclables et d’élaborer un plan de nouvelles voies cyclables sécurisées sans suppression d’autres voies sur les axes structurants, en concertation avec les partenaires économiques, politiques et les organisations actives dans le secteur de la mobilité. Ce texte n’a pas obtenu de majorité en plénière du Grand Conseil. Plus récemment, la motion 2828 a été déposée afin de demander de renforcer la sécurité des différents usagers sur la voie verte, sans freiner les cycles.
Afin de réduire le trafic transfrontalier, les députés PLR ont souhaité relancer le projet de transfert modal par des parkings relais (P+R) en France voisine. La motion 2806 a été rédigée en se basant sur la loi rejetée en votation à une courte majorité en 2014. Elle propose d’intégrer ce projet dans les projets d’agglomérations cofinancés par la Confédération, afin de soulager le trafic transfrontalier, la pression sur les petites communes et la congestion du réseau routier du canton.
Egalement dans l’objectif de réduire la circulation dans les petites communes, le groupe PLR a déposé une motion (M 2792) demandant l’examen d’un contournement de Soral sans passer par la France. Afin de répondre aux préoccupations des habitants du sud du canton, le PLR propose l’étude d’une alternative au projet du Département des infrastructures déportant le trafic de Soral et d’autres petites communes sur un contournement routier à l’ouest de Soral qui permette d’accéder directement au pôle multimodal de Bernex. Il épargnerait ces petites communes du passage quotidien de près de 12 000 véhicules, d’autant qu’il est prévu une hausse du trafic de 47 % dans le secteur à l’horizon 2040.
Pour éviter une augmentation encore plus importante du trafic, la motion 2791, déposée par les députés PLR, demande d’identifier, avec l’appui de la Confédération et des autorités françaises compétentes, des solutions pour maintenir la gratuité du contournement autoroutier entre Saint-Julien et Annemasse. Elle encourage également à prendre toute autre action qui permettrait d’éviter des reports de trafic vers les axes secondaires et les zones d’habitation du sud du territoire franco-genevois. Cet objet, comme les quatre précédents, est encore en traitement en commission.
Lors de la dernière plénière d’octobre, le groupe PLR a également soutenu une motion visant à relancer le projet « Clé de Rive » (M 2746). Acceptée par une majorité du parlement, elle invite le Conseil d’Etat à travailler conjointement avec la Ville de Genève et à veiller à la stricte compensation des places supprimées en surface pour la réalisation de la zone piétonne. Le PLR estime que ce projet impacte la population de tout le canton et pas uniquement celle de la Ville qui a, seule, pu se prononcer en votation populaire.
Opposition à la généralisation du 30 km/h
Depuis le dévoilement de la stratégie du département de généralisation du 30 km/h en ville, les députés PLR ont marqué leur opposition. Deux motions ont ainsi été déposées. L’une (M 2794) demande un rapport du Conseil d’Etat sur les conséquences de la stratégie cantonale de lutte contre le bruit routier sur l’activité et la vitesse commerciale des TPG. L’autre (M 2824) demande de surseoir à la stratégie du Conseil d’Etat en matière de lutte contre le bruit routier par la généralisation du 30 km/h, de mener une étude sur les conséquences de cette stratégie sur l’ensemble des acteurs de la mobilité, y compris les services de secours. Cette motion propose également d’élaborer une stratégie qui tienne compte de facteurs autres que le bruit routier. Bien que ces objets soient encore en traitement en commission, avec d’autres sur le même sujet, le département a décidé de quand même aller de l’avant dans la mise en place du 30 km/h sans attendre la fin des travaux parlementaires. Le PLR ne manquera pas de réagir à ce déni de démocratie.