Genève ne peut pas continuer de vivre au crédit des générations futures


Le PLR a présenté cet après-midi en conférence de presse ses pistes pour contenir les dépenses de l'Etat.

En substance, le premier projet de loi propose que lorsqu'un budget est déficitaire, il ne doit pas comporter une croissance des charges qui dépasse une croissance de la population. L'objectif est très modeste : il vise à ne pas accroître le train de vie de l'Etat quand ce dernier vit à crédit.

Le second demande qu'un budget déficitaire ne puisse pas prévoir la création de nouveaux postes (de travail) sans qu'il soit prévu simultanément une diminution équivalente, en application du principe de réallocation des ressources.

Pour le PLR, il est essentiel de maîtriser les charges de l'Etat avant qu'il ne soit trop tard, il tient d'ailleurs à rappeler quelques chiffres (source : OCSTAT), car n'en déplaise à la gauche non, nous ne vivons pas une crise des recettes.

Genève est le canton le plus dépensier de Suisse juste derrière Bâle, on dépense à Genève 40 % de plus par habitant que les vaudois ou encore 60 % de plus qu'à Zurich.

Sur une période de 20 ans, entre 1998 et 2018, Genève a connu deux importantes baisses d'impôts en 1999 et 2009 et pourtant :


Évolution 1998-2018

Recettes fiscales

+101%

Charges totales

+54%

Population

+24 %


Le Conseil d'Etat présentera son projet de budget 2020 au Grand Conseil demain. La situation budgétaire du Canton s'annonce très préoccupante puisque, de l'aveu même du Conseil d'Etat in corpore, ce que le Grand Conseil a bien compris, le déficit excédera ce qui a été envisagé ce printemps.

Si le PLR est déjà préoccupé par la situation budgétaire qui s'annonce pour l'année prochaine, il l'est surtout s'agissant de la croissance des charges à plus long terme. En effet, l'année 2019 restera probablement celle de toutes les dépenses récurrentes supplémentaires. Les 200 millions (environ) pour la recapitalisation de la CPEG et les 186 millions pour les subventions supplémentaires pour l'assurance maladie n'en sont qu'un exemple et s'additionnent aux dépenses exceptionnelles comme le versement différé de l'annuité 2016.


Au prochain budget qui, à n'en pas douter, sera largement déficitaire doivent impérativement se succéder des budgets aux chiffres plus raisonnables ; Genève ne peut pas continuer de vivre au crédit des générations futures.



Cyril Aellen, député, commissaire aux Finances

Yvan Zweifel, chef de groupe

Jacques Béné, député et commissaire aux Finances

Bertrand Reich, président