Grand Conseil : Une majorité des députés se substitue à la justice

Le PLR déplore le vote de la majorité du Grand Conseil qui a décidé de condamner préalablement le Président du Conseil d'Etat, Pierre Maudet, pour avoir accepté un cadeau, ceci même avant que celui-ci soit entendu par une quelconque instance judiciaire ou politique. Par ailleurs, la gestion du Conseil d'Etat et les comptes 2017 ont été examinés par les députés. Alors que le rapport de gestion a été refusé par une majorité, les comptes ont quant à eux été acceptés.

  • Pierre Maudet condamné avant même d'être entendu

Lors de cette session du Grand Conseil, une majorité a voté une résolution réprouvant les cadeaux reçus par le Président du Conseil d'Etat, Pierre Maudet. Ce même Grand Conseil avait pourtant renvoyé, lors d'une précédente session, une motion à la commission de contrôle de gestion afin de faire la lumière sur cette même affaire. Ainsi et sans se baser sur des faits réunis par le biais d'une enquête diligentée par une instance compétente, cette résolution transgresse des principes de base de notre Etat de droit tels que la présomption d'innocence ou encore le principe de séparation des pouvoirs. Effectivement, la majorité du législatif a décidé de se substituer à la justice en condamnant préalablement le conseiller d'Etat Pierre Maudet, sans même que celui-ci puisse être entendu. Elle a, de ce fait, porté un jugement d'ordre moral se basant uniquement sur des allégations relatées par la presse. Cette majorité a, par ailleurs, fait fi des outils institutionnels à sa disposition pour traiter de ce genre de cas, tels que les rapports de la commission de contrôle de gestion ou encore la commission d'enquête parlementaire. Au surplus, le traitement de cette résolution s'est fait lors d'une séance extraordinaire, demandée spécialement, qui aura coûté quelques 30'000 francs au contribuable.

Le PLR regrette que le Grand Conseil ait voté cette résolution sur le siège sans donner suite à la demande du groupe PLR de la renvoyer en commission de contrôle de gestion afin que le principal intéressé puisse y être entendu.

  • Des comptes de l'Etat à l'équilibre

Pour l'année 2017, les comptes de l'Etat présentent un léger bénéfice de 69 millions de francs ainsi qu'une réduction de la dette de 90 millions de francs. Celle-ci s'établie à 12,4 milliards de francs s'éloignant légèrement du seuil des 13,3 milliards actionnant le frein au déficit.

Bien que le PLR salue une bonne gestion globale de l'ancien Conseil d'Etat amenant les comptes pour l'année 2017 à un équilibre, il tient à souligner que des risques liés à la situation financière délicate de la Caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (CPEG) reste d'actualité. Ainsi, les provisions constituées ces trois dernières années, qui sont insuffisantes, ont dû être maintenues.

Par ailleurs, le PLR déplore que les charges ne soient pas suffisamment maîtrisées et que les réformes structurelles qu'il appelle de ses vœux depuis plusieurs législatures n'aient pas été entreprises. En effet, les charges dépassent de 10 millions de francs la somme budgétisée par le Grand Conseil. Il est donc à déplorer que le bénéfice effectué soit essentiellement dû à la bonne conjoncture plutôt qu'à une réelle maîtrise des charges de l'Etat.

En outre, le PLR regrette le refus par une majorité du parlement de la politique publique « Sécurité et population » de son magistrat Pierre Maudet. Il s'agit là d'une posture politicarde. Pierre Maudet a en effet géré son département d'une main de maître, réussissant notamment à faire baisser la criminalité dans notre canton, à mettre en œuvre la nouvelle loi sur la police ainsi qu'à diminuer les charges inutiles de son département, ceci dans le but d'augmenter l'effectif de la Police afin de garantir la sécurité de la population.

Le groupe PLR invite donc le nouveau Conseil d'Etat à une meilleure maîtriser des dépenses publiques pour cette nouvelle législature ainsi qu'à entreprendre des réformes structurelles nécessaires afin d'atteindre ce but.