Le Grand Conseil adopte le budget du canton pour l’année 2025 les 12 et 13 décembre. Les comptes 2023 se bouclent sur un excédent spectaculaire, les revenus devraient continuer à augmenter, mais les charges grimperont également et de manière à creuser un déficit. Diane Barbier-Mueller, députée au Grand Conseil, nous explique les enjeux de la politique budgétaire cantonale et les priorités du groupe PLR au Grand Conseil y relatifs.
Lors de la session des 12 et 13 décembre, le Grand Conseil se prononcera sur le budget du canton pour l’année 2025. Un budget préparé dans un contexte particulier : en septembre 2024, au moment de la présentation de la première version du budget, les comptes de l’année 2023 se bouclaient sur un excédent spectaculaire de 1,5 milliard de francs, pour la deuxième année consécutive (1,4 milliard en 2022), et deux votations pour des baisses d’impôts allaient être soumises au vote de la population genevoise : une pour les propriétaires d’entreprises en septembre (sur l’outil de travail, refusée) et une pour la classe moyenne en novembre (baisse de l’impôt sur le revenu, acceptée).
Un premier budget à l’équilibre
Malgré ces baisses d’impôts, les revenus de l’État pour 2025 devraient continuer à augmenter de 5,5 %, selon les estimations de cette première version du budget. Cependant, le Conseil d’État a choisi d’utiliser ces revenus (près de 10,9 milliards de francs) pour renforcer les investissements et créer de nombreux postes (463 nouveaux postes équivalent temps plein (ETP) soit une hausse de 2,5 %). Cette politique fait grimper les charges de 4,9 % par rapport au budget 2024, soit 512,7 millions de francs supplémentaires, pour un total de 10,9 milliards. En tenant compte de ces éléments, le PLR avait initialement accepté ce budget équilibré, une première depuis 10 ans, saluant notamment les efforts de nos magistrats PLR pour limiter les dépenses.
Chaque année, les charges cantonales augmentent sans que cela ne suscite de réelles inquiétudes, car les revenus suivent grâce à une économie prospère et à des contribuables lourdement ponctionnés.
DES CHARGES QUI AUGMENTENT, UN DÉFICIT À CONTENIR
Mais en octobre 2024, une mise à jour budgétaire a révélé un contexte moins favorable. Cette politique fait grimper les charges de 4,9 % par rapport au budget 2024, soit 512,7 millions de francs supplémentaires, pour un total de 10,9 milliards. En tenant compte de ces éléments, le PLR avait initialement accepté ce budget équilibré, une première depuis 10 ans, saluant notamment les efforts de nos magistrats PLR pour limiter les dépenses.
Une nouvelle méthode de calcul pour les prévisions fiscales, destinée à éviter des écarts importants entre les projections et les résultats (comme observés ces deux dernières années), a notamment pesé sur les estimations. Par ailleurs, des mesures comme l’entrée en vigueur de la loi sur l’estimation de certains immeubles (LEFI) permettant une baisse de l’impôt sur la fortune à 0,85 %, ainsi que le refus de la baisse de l’impôt sur l’outil de travail, ont également entraîné des ajustements. Résultat : bien que les revenus anticipés pour 2025 restent supérieurs de 3 % à ceux de 2024, les charges continuent d’augmenter plus rapidement (+5 %).
Face à cette situation, le Conseil d’État, sous l’impulsion de la conseillère d’État Nathalie Fontanet, a proposé des amendements pour contenir le déficit maximum autorisé suite à la votation RFFA (le déficit ne doit pas dépasser 255,8 millions de francs). Pour le PLR, ces mesures demeurent insuffisantes, notamment dans certaines politiques publiques où l’absence d’efforts réels pour identifier des optimisations est flagrante. Plutôt que de rationaliser, certaines politiques publiques ont vu leurs charges s’alourdir, tandis que le Conseil d’État en charge n’a proposé que des réductions marginales.
UNE VISION RESPONSABLE POUR FREINER UNE EXPANSION IRRÉFLÉCHIE
Chaque année, les charges cantonales augmentent sans que cela ne suscite de réelles inquiétudes, car les revenus suivent grâce à une économie prospère et à des contribuables lourdement ponctionnés. Mais cette expansion irréfléchie, soutenue par une majorité de conseillers d’État, va à l’encontre de l’efficacité recherchée. Les magistrats PLR sont les seuls à défendre une vision responsable, rappelant que gonfler les effectifs ne garantit pas une meilleure qualité des services.
Avec près de 20 000 collaborateurs à l’État de Genève (45 000 ETP en incluant le « Grand État ») pour 520 000 habitants, et un budget record de 11 milliards, Genève a des charges par habitant supérieures de 40 % à celles du Canton de Vaud et 60 % supérieures à celles du Canton de Zurich, proportionnellement. Si l’on saluait les investissements dans des secteurs clés comme la formation, la santé, la mobilité, l’environnement et le développement numérique, il est essentiel de ne pas creuser davantage une dette déjà record en Suisse. Le PLR appelle à la prudence pour préserver les finances du canton et éviter de léguer un fardeau insoutenable aux générations futures.
LA PROTECTION DE L’AVENIR ÉCONOMIQUE DE GENÈVE EST UNE PRIORITÉ DU PLR
Lors du vote en décembre, le groupe PLR au Grand Conseil défendra ces priorités. Bien qu’il salue et soutienne les efforts de Nathalie Fontanet et d’Anne Hiltpold, ainsi que les baisses d’impôts pour les contribuables, il s’opposera fermement à une explosion des charges de fonctionnement. Le PLR insiste : il faut protéger l’avenir économique de Genève et éviter que nos enfants ne paient le prix de nos excès.