Pas de miracle électoral mais…

Benoît Genecand a fait une belle campagne. Honneur à lui. Il a été élu au Conseil national et, avec lui, le PLR retrouve un troisième siège. Une satisfaction. La majorité des Conseillers nationaux genevois sont désormais de droite. Une autre satisfaction. Mais Benoît Genecand n'a pas été élu au Conseil des Etats. Dommage. Cela eût bien mieux représenté l'équilibre politique genevois. L'élue socialiste et l'élu écologiste pensent tous deux qu'ils ont été confirmés sur leur personne, avec un tel scrutin majoritaire, et qu'ils auraient été élus même si la droite avait été unie derrière Yves Nidegger et Benoît Genecand. Sans nier l'impact de leurs deux personnalités, nous ne le pensons pas. Le résultat vaudois, qui a vu le PLR Olivier Français battre le Vert sortant Luc Recordon donne un argument à ceux qui pensent qu'une droite sinon unie au moins sans conflits internes virulents a de bonne chances d'occuper un siège au Conseil des Etats. La personnalité de Luc Recordon était pourtant aussi connue que celle de Robert Cramer.

La non réussite de la Droite genevoise tient à sa désunion. Dans le Canton de Vaud, où, c'est vrai, le PDC n'est pas très puissant, le report des voix UDC sur le candidat PLR s'est fait, tandis que la Socialiste Géraldine Savary restait logiquement intouchable. A Genève, il y aurait eu une possibilité. Soyons clair. Il ne pouvait être question d'une campagne commune au vu des différences fortes sur les relations avec l'UE, notamment. Et puis, entre l'UDC genevoise et le PLR on a eu des différences de style, de comportement que l'on ne saurait négliger. Et l'on ne parle pas du MCG, surtout de son Chef fondateur Eric Stauffer. Cela étant, la Droite PLR,UDC, PDC, MCG est unie plus souvent qu'à son tour au Conseil municipal. Cela dit, le PDC comme le PLR ne contestent pas ou plus le droit de l'UDC à deux sièges au Conseil fédéral- Il y avait donc une ouverture possible. On a cru qu'elle allait avoir lieu. Le candidat PDC Raymond Loretan s'était retiré avec dignité. Le candidat Eric Stauffer semblait prêt à faire de même. L'idée était tout simplement une invitation implicite adressée aux électeurs de l'Entente d'ajouter Yves Nidegger et, surtout, aux électeurs UDC d'ajouter Benoît Genecand. Pas plus, à cause des divergences ; pas moins pour donner une chance. Celui qui était porteur de cette chance , c'était évidemment Benoît Genecand. Hélas, la revendication d'un Eric Stauffer pour une campagne commune fermait déjà la porte. Mais l'attitude du Président du PDC est aussi critiquable. On ne va pas déclarer qu'une alliance avec des guignols est impossible. On ne se drape pas dans un manteau de pureté en utilisant le vocabulaire de ceux que l'on vise. Franchement, le Président PDC n'a pas été à la hauteur de l'occasion, certes délicate, qui s'offrait. 

Bon, tournons la page. Le réélection du duo Vert-Socialiste au Conseil des Etats n'a rien d'une catastrophe. Il ne faut pas exagérer. Bien des aspects de leur engagement sont à reconnaître. Toutefois, il faudra corriger cela dans quatre ans. Plusieurs éléments favorables pourraient y contribuer. Un MCG perdant de l'impact du fait que certains problèmes seraient moins aigus. Une UDC qui se rallierait à l' Accord bilatéral avec l'UE sur la libre circulation, moyennant certaines précautions négociées et obtenues. Une concordance visible sur les questions de budget, de sécurité sociale, de défense et sur d'autres sujets. Bref, un élargissement de ce qui se passe au municipal à l'échelon cantonal et fédéral. Oui trouver des convergences, certes de circonstances et sans se renier, c'est possible. Mais il faudra sans doute que certaines personnes nouvelles, moins crispées, soient aux commandes pour négocier. On verra déjà ce qu'il en sera lors des élections fédérales. D'ici là, renforcer les discussions sur les sujets, saisir les occasions, telle est la voie à suivre. 

Il n'y a pas eu de miracle électoral mais l'éclaircie vaudoise pourrait s'étendre lentement à Genève.