Le Conseil d'Etat "annonce la couleur" pour les quatre ans à venir

Dévoilé aujourd'hui, le programme de législature du gouvernement se veut "sobre" et réaliste : pas de promesses intenables, mais quelques éléments prioritaires et finançables. Car l'Etat est endetté et doit adapter son train de vie, constate le collège en préambule. Un discours louable, empreint de responsabilité, de sincérité. Dans l'ensemble, la feuille de route du Conseil d'Etat rejoint d'ailleurs les engagements et propositions formulés par le PLR dans son propre programme. Le manque de précisions et l'absence de calendrier constituent cependant les principales faiblesses du document : le PLR attend donc des mesures fermes et concrètes, dont certaines sont annoncées pour la fin de l'été.

Fini, les promesses que l'on ne pourra tenir faute de moyens. C'est en substance le message de François Longchamp et du Conseil d'Etat, dont le programme de législature a le mérite de rappeler d'emblée quelques vérités : la dette de 13 milliards inquiète, les incertitudes pèsent – imposition des entreprises, conséquences du vote du 9 février –, et les charges à assumer sont énormes. Le gouvernement entend donc agir sur trois axes : "Consolider les bases de la prospérité", mais aussi "Réformer le fonctionnement de l'Etat et maîtriser la dette" et "Développer nos ambitions collectives et améliorer la qualité de vie".

Parmi ses propositions, le Conseil d'Etat souligne l'importance de la chasse aux doublons entre Etat et communes (une réforme "préparée dans les douze mois à venir") comme du passage à l'imposition communale au lieu de domicile et aux taux unique de 13% pour les entreprises, et entend "examiner" la situation d'établissements non subventionnés (SIG, Banque cantonale, Ports Francs, etc.). Autant de thématiques sur lesquelles le PLR a déjà déposé des projets de lois en 2014 en pleine cohérence avec les intentions du gouvernement.

Quant au projet de réforme de la grille salariale de l'Etat ("score"), le gouvernement s'engage désormais à ce que son impact soit neutre pour le contribuable, alors que le paquet pesait jusqu'ici plus de 60 millions de francs par an. Enfin, concernant notamment les nouvelles prestations prévues par la constitution, le Conseil d'Etat est formel : il ne mettra pas en œuvre des politiques entraînant des charges supplémentaires tant que leur financement ne sera pas assuré.

Pour le PLR, c'est donc un programme sincère et responsable que livre le gouvernement, élu fin 2013. Il fixe des priorités, sans fioritures : de quoi "garantir la prospérité du canton et la qualité de vie". On notera d'ailleurs que l'indispensable effort en matière de sécurité, une autre priorité du PLR et de son magistrat Pierre Maudet, sera poursuivi comme prévu. Le PLR juge par ailleurs incontournable la réforme de la gouvernance des régies publiques, tant les problèmes se sont accumulés ces dernières années, et partage la volonté du Conseil d'Etat de réformer les organes de collaboration transfrontalière : simplifier et améliorer leur fonctionnement contribuera à donner du sens au projet régional. A saluer enfin, l'objectif ambitieux de réduction de la "consommation thermique" de 13% en une législature, de même que le "plan d'actions" en faveur de la formation professionnelle.

Le programme frappe en revanche par l'absence de calendrier et de précisions. Un choix revendiqué par le Conseil d'Etat. Contrairement au précédent document, présenté en 2010, aucune grille de réalisation n'est proposée et les intentions sont formulées de manière particulièrement vague, souvent sans chiffres. Le PLR regrette par exemple que les sources d'économies ne soient pas mieux identifiées, même si un plan de mesures devrait être présenté à l'automne conjointement au projet de budget 2015. Ainsi, la législature entrera dans une phase cruciale dès la fin de cette année.

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