Stop Bunker? Stop incendiaires!​

Irresponsable. Irrespectueux. Indéfendable. Voilà comment qualifier l'attitude du collecti. 

Résumons l'affaire: une poignée de requérants d'asile déboutés, échauffés par les agitateurs habituels de l'extrême-gauche genevoise, refuse des logements d'urgence proposés successivement par le canton et par la Ville. Parce que les abris de la protection civile seraient indignes. Et qu'il serait indigne d'y placer des hommes célibataires, pour réserver les rares logements disponibles à des familles. Et parce que le local proposé par la Ville de Genève se trouve dans un quartier où… les contrôles de police sont trop fréquents.

Les bras nous en tombent. Cette attitude dessert et discrédite toutes celles et ceux qui militent pour une politique d'asile responsable et humaine. Une politique dont nous avons grand besoin, au moment où des centaines de milliers de personnes fuient les horreurs de Daech au Maghreb ou au Moyen-Orient, où l'Afrique reste hélas en proie à de multiples conflits, au Nigéria, en Centrafrique, au Sud Soudan, au Mali. Des personnes qui fuient la guerre, les massacres et l'arbitraire. Comme le faisaient il y a 16 ans les Albanais du Kosovo, il y a 40 ans les réfugiés vietnamiens, ou les Huguenots il y a 450 et 350 ans.

Tout ce que ce "collectif" – qui fait un bruit inversement proportionnel à l'écho qu'il trouvera auprès de la population genevoise – pourra obtenir, c'est hélas un raidissement généralisé dont souffriront les plus fragiles. 

Que les choses soient claires: personne ne pense que l'hébergement en abri PC puisse être une solution durable. Même pour l'Etat, elle est à court, moyen et long terme plus coûteuse que des logements. Elle génère aussi des risques de violence accrus. C'est pourquoi cette solution n'est utilisée que de manière ponctuelle, en situation de crise. C'est pourquoi l'Hospice général s'efforce d'épargner ce type d'hébergement aux familles avec enfants. 

Les crises avec des afflux soudains et massifs ne peuvent pas être gérées sans recourir, pour une durée limitée, aux abris PC. Ou alors il faudrait qu'en permanence, l'Hospice général conserve des centaines de logements vides en prévision de ces crises. Qui croit un instant que l'Hospice général, que Genève peuvent se permettre un tel luxe, alors que l'Office du logement doit déjà gérer chaque année 7'200 demandes de familles en situation de précarité? On garderait des logements vides, alors qu'on ne parvient pas à répondre aux besoins légitimes de personnes légalement domiciliées en Suisse. Absurde !

On veut cependant du Conseiller d'Etat Mauro Poggia qu'il planifie et qu'il indique le cap pour que l'hébergement en abris PC soit le plus bref possible.

Enfin, on attendra inutilement des propositions crédibles du collectif "Stop bunker." Son seul succès aura été d'avoir réuni toute la population genevoise contre lui.