Un budget 2023 « no limit » !

Alors que la première version du budget 2023 de l’Etat de Genève présentait déjà un déficit surréaliste de CHF 419.6 millions, malgré les efforts de notre Conseillère d’Etat, Nathalie Fontanet, pour tenter de raisonner ses collègues, la majorité de gauche et du MCG a réussi l’exploit de le péjorer encore avec un déficit final sorti des travaux de la commission des finances de CHF 501.7 millions.

Il s’agit du résultat d’une indexation de 2.44%, soit plus de CHF 143 millions pour les fonctionnaires de l’Etat, de plus de 450 postes supplémentaires et d’une annuité complète, soit CHF 59 millions de plus. Alors que le reste de la population est invité à se serrer la ceinture et devra subir une hausse importante des coûts de l’énergie et, de manière générale, une inflation élevée, l’Etat dépense sans compter. Pour la fonction publique, qui n’en demandait pas tant, c’est carrément entrée, plat, fromage et dessert !

Le PLR, soucieux à la fois de respecter la rigueur budgétaire et de préparer la crise énergétique à venir tout en revalorisant les salaires d’une fonction publique qui a très majoritairement bien travaillé durant ces crises successives, a vainement proposé des amendements à ce budget pour respecter le déficit maximum admis selon la RFFA votée par le peuple en 2019, soit CHF 302.3 millions, tout en votant une augmentation des salaires des fonctionnaires et en offrant des prestations supplémentaires à la population, notamment ceux qui vont souffrir de la situation de crise. Malheureusement, devant l’aveuglement idéologique d’une gauche dépensière qui croit que l’argent pousse sur les arbres ou dans la seule poche des contribuables d’ores et déjà les plus taxés de tout le pays, nous ne pouvons que constater que ce que font tous les autres cantons, c’est-à-dire voter des budgets majoritairement excédentaires tout en ayant des prestations souvent meilleures, n’est pas possible à Genève.

Et pourtant, le rapport BAK Economics est formel : « le canton de Genève affiche des dépenses nettes par habitants supérieures de 89% à la moyenne des 25 autres cantons ». Et même en ne divisant pas ces charges par le total des habitants, mais uniquement par les bénéficiaires de la prestation en question, puis en ne comparant Genève qu’avec des cantons comparables, le rapport précise : « Le canton de Genève a des coûts par cas dépassant de 39% la moyenne des cantons du groupe de comparaison spécifique ». Genève vit largement au-dessus de ses moyens, mais la majorité de gauche n’en a cure.

Quant à la marotte de la gauche qui nous explique que c’est parce que nous sommes en période de crise qu’il faut plus dépenser, cela ne l’empêche pas de faire de même lorsque la conjoncture est excellente, alors que c’est précisément à ce moment qu’il faudrait mettre de côté les moyens pour agir en cas de crise, par exemple en remboursant la dette exorbitante du canton.

Le PLR n’a dès lors pas eu d’autre choix que de refuser un budget « no limit », hors de toute réalité et qui est une insulte envers la population qui doit se restreindre alors que l’Etat ne fait que dilapider l’argent des contribuables.