ÉDITO : Initiative JUSO : la Suisse n'est pas un laboratoire idéologique

Par Pierre Nicollier, Président du PLR Genève

Chers membres, chères sympathisantes, chers sympathisants,

Le 30 novembre, nous voterons sur l’initiative des Jeunesses socialistes « Pour l’avenir ». Il ne s’agira pas simplement de refuser une énième lubie, mais de donner un message clair, tout particulièrement à Genève.

Nous voulons continuer à bâtir l’avenir de la Suisse sur ce qui a fait sa force – stabilité, responsabilité, crédibilité – et nous ne voulons pas d’expérimentations fiscales radicales. Le message des électeurs genevois ne devra souffrir d’aucun doute.

Le système suisse est bâti sur la confiance. Cette initiative détruit précisément ce qui a construit la confiance de notre pays : la prévisibilité, la sécurité juridique, la stabilité fiscale.

Ces éléments ne sont pas des détails technocratiques mais les fondations sur lesquelles repose notre prospérité.

La Suisse n’est pas devenue l’un des pays les plus prospères et innovants du monde par hasard. Elle l’est devenue en restant fiable quand d’autres pays s’agitaient au gré des crises et des slogans idéologiques. Aujourd’hui, certains rêvent de transformer notre pays en terrain d’expérimentation économique, au prix d’une rupture de confiance avec celles et ceux qui investissent, créent des emplois et assurent les finances publiques.

L’idée de « faire payer les ultra-riches »
est un slogan facile mais la réalité n’est pas aussi simpliste. Lorsque l’on attaque la stabilité fiscale d’un pays, ce sont bien entendu les grandes fortunes qui en pâtissent. Mais ce seront finalement le tissu économique local, les salariés, les collectivités, les classes moyenne et populaire qui en subiront les conséquences.

Une fuite de capitaux, des entreprises qui réduisent leurs investissements ou déplacent leurs sièges, des impôts locaux qui augmentent pour compenser : voilà le scénario prévu si nous jouons avec le feu.

Dans un monde instable, la Suisse a besoin de rester un pôle de confiance, pas un terrain de jeu pour frustrations politiques. Le climat n’a par ailleurs pas besoin d’un symbole fiscal. Il a besoin d’investissements soutenus, d’innovation, de collaboration entre acteurs publics et privés, et d’un environnement économique solide.

Accepter cette initiative, ce serait fragiliser la Suisse au moment où elle doit au contraire consolider sa position. Ce serait envoyer au monde un signal de rupture là où nous devons incarner la continuité. La stabilité n’est pas un privilège : c’est notre meilleur atout pour garantir la prospérité qui la rend possible.

Un faible rejet, ou même pire, un soutien à cette initiative dans notre canton conduira sans aucun doute les forces de gauche au dépôt d’une initiative cantonale du même acabit.

Le 30 novembre, votons et faisons voter NON à une initiative dangereuse et simpliste. Refusons l’incertitude. Défendons la stabilité suisse. Parce que ce pays ne s’est pas construit sur des slogans — mais sur la responsabilité et la confiance.