Un nouveau visage pour un siège au Conseil national

INTERVIEW de Cyril Aellen, conseiller national

Il est fondamental d’arriver à fluidifier rapidement nos relations avec nos voisins européens avec la conclusion de nouveaux accords bilatéraux, tout en conservant les spécificités de notre démocratie semi-directe.
 

VOUS REPRENEZ LE SIÈGE DE CHRISTIAN LÜSCHER, QUEL FAIT MARQUANT GARDEREZ-VOUS EN MÉMOIRE DU MANDAT DE VOTRE PRÉDÉCESSEUR ?

Christian Lüscher a toujours su mêler sa passion pour la politique et un travail de qualité avec un plaisir communicatif. Il a démontré que le parlement de milice est un système qui fonctionne bien en Suisse. Je me souviens également de sa candidature au Conseil fédéral pour succéder à Pascal Couchepin. Il avait été retenu sur le ticket final aux côtés de Didier Burkhalter.

UNE CHOSE POUR LAQUELLE VOUS VOUS RÉJOUISSEZ LE PLUS EN ARRIVANT AU PALAIS FÉDÉRAL À BERNE ?

Je me réjouis de pouvoir siéger au sein du Conseil national avec des représentants de tous les cantons suisses. Je suis convaincu qu’ils ont beaucoup à m’apprendre sur les spécificités de notre pays et, qu’en retour, je saurai leur démontrer l’importance et les qualités de notre canton pour la Suisse.

QUELLES SONT VOS ATTENTES ET VOS OBJECTIFS POUR CE PREMIER MANDAT SOUS LA COUPOLE ?

Même si j’ai siégé pendant plus de 10 ans au Grand Conseil genevois, au sein duquel j’ai été très actif, j’ai l’impression que je dois tout réapprendre. Aussi, et pour ce premier mandat, j’espère être un député travailleur et écouté par mon groupe afin que le PLR redevienne une force de proposition appréciée de la population.

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE VISION DE NOS CONCITOYENNES ET CONCITOYENS DE LA SUISSE VA ÉVOLUER AVEC CE MANDAT ?

Sans aucun doute. En politique, il est essentiel de conserver une ligne claire et compréhensible mais il est tout aussi important d’écouter et de prendre en compte les attentes de nos concitoyennes et concitoyens.

QUEL SERAIT LE PROJET POLITIQUE QUE VOUS RÊVERIEZ DE MENER À BOUT DURANT VOTRE MANDAT EN TANT QUE CONSEILLER NATIONAL ?

Il est fondamental d’arriver à fluidifier rapidement nos relations avec nos voisins européens avec la conclusion de nouveaux accords bilatéraux, tout en conservant les spécificités de notre démocratie semi-directe. Il y a également une forte attente dans la population en matière d’assurance-maladie : le PLR aura un rôle essentiel à jouer s’il appréhende cette question sans tabou.

ON DIT DE VOUS QUE VOUS ÊTES UNE FORCE TRANQUILLE, VOUS ÊTES TENACE. QUELS SERONT VOS SUJETS DE PRÉDILECTION POUR APPLIQUER CETTE DÉTERMINATION QUI VOUS CARACTÉRISE ?

J’ai de la chance : j’aime travailler et j’ai des intérêts très éclectiques. Je suis également quelqu’un qui aime convaincre du bien-fondé de mes idées ainsi que de mes projets et j’apprécie travailler en équipe. Quelle que soit la commission qui m’échoira, j’aurai du plaisir à faire avancer les choses positivement.

PARLEZ-VOUS LE SUISSE-ALLEMAND ?

Non, malheureusement pas. Ma marge de progression en la matière est donc grande.

LE RÖSTIGRABEN EXISTE-T-IL VRAIMENT ?

Bien sûr ! Il faut l’aimer, le comprendre, l’apprivoiser et le franchir. Ainsi, il devient une richesse que l’on apprécie des deux côtés de la Sarine.

REVENONS SUR CES ÉLECTIONS FÉDÉRALES : QUELLE EST VOTRE ANALYSE PERSONNELLE DES RÉSULTATS, POUR LE PLR MAIS ÉGALEMENT POUR L’ENSEMBLE DES PARTIS ?

Le PLR n’a clairement pas atteint les objectifs qu’il s’était fixés. Il va falloir faire sereinement un bilan complet, tant sur plan fédéral que cantonal. Je suis pour ma part d’avis que nous ne savons parfois plus incarner les changements indispensables, mais pourtant raisonnables, souhaités par la population.

PENSEZ-VOUS QUE LA FORMULE MAGIQUE DEVRAIT ÊTRE REVUE ? EST-ELLE EN PÉRIL ?

Je suis en faveur de la formule magique. Je ne pense pas que celle-ci doit être revue. Elle participe à l’indispensable stabilité de notre pays.

ET POUR FINIR, UNE NOTE PERSONNELLE : COMMENT VONT S’ORGANISER VOS SEMAINES ENTRE GENÈVE, VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ET VOTRE MANDAT DE CONSEILLER NATIONAL À BERNE ?

J’exerce avec passion tant mon engagement politique que mon métier d’avocat. La période Covid m’a appris à bien gérer le travail à distance et j’ai la chance d’être soutenu par mes associés et bien secondé par des collaborateurs précieux. Sur un plan personnel, il va évidemment falloir m’accommoder de fréquents trajets en train et séjours à Berne.

Quelle que soit la commission qui m’échoira, j’aurai du plaisir à faire avancer les choses positivement.