Les valeurs du PLR Genève : la solidarité

Par Geoffrey Marclay, Conseiller municipal

Ils ne sont pas des slogans. Ils sont une manière de penser la société, de concevoir le rôle de l’État, et d’affirmer la place de chacun dans la communauté. À travers cette série d’articles, nous vous proposons d’interroger ces valeurs. D’en explorer le sens, la portée, les exigences. Et de montrer pourquoi elles restent, aujourd’hui encore, au cœur de l’engagement libéral-radical. Car défendre des valeurs, ce n’est pas les afficher ; c’est les comprendre, les faire vivre et les assumer pleinement.

« L’histoire suisse est profondément marquée par cette culture de la solidarité. Dès les premières alliances confédérales, les pactes reposaient sur l’entraide. »

La solidarité : une notion essentielle mais discrète

Il est des mots qui rassemblent sans bruit. Des mots moins flamboyants que la liberté, moins rigoureux que la responsabilité, mais tout aussi essentiels. La solidarité est de ceux-là. Elle dit ce lien discret mais tenace qui unit les membres d’une société. Elle ne relève ni de l’émotion passagère ni de l’idéologie. Elle est une exigence, une fidélité à l’autre, un engagement qui donne sens à la liberté partagée.

La solidarité ancrée dans l’histoire suisse

L’histoire suisse est profondément marquée par cette culture de la solidarité. Dès les premières alliances confédérales, les pactes reposaient sur l’entraide. Lorsque l’un des cantons était menacé, les autres répondaient présent. C’était une solidarité de survie, pragmatique et organique. Plus tard, cette logique d’appui mutuel s’est étendue aux catastrophes naturelles : incendies, inondations, éboulements ; autant de drames qui ont donné naissance à des élans d’entraide suprarégionale. Ces gestes, souvent spontanés, ont forgé une identité collective : celle d’un peuple qui ne laisse pas les siens seuls face à l’épreuve.

En 1848, cette solidarité est consacrée au plus haut niveau. L’article 15 de la première Constitution fédérale affirme le devoir d’assistance entre les cantons en cas de danger : « Si un canton est menacé, les autres sont tenus de lui porter secours. » L’article 16 va plus loin en prévoyant une entraide face aux troubles intérieurs. Ces principes ont traversé le temps, posant les bases d’une solidarité institutionnelle toujours active aujourd’hui, notamment à travers la péréquation financière ou la coopération intercantonale.

Une société solidaire

Mais la solidarité suisse n’a jamais été qu’un décret constitutionnel. Elle s’est enracinée dans la société civile :
sociétés d’utilité publique, réseaux de bénévoles, systèmes d’entraide locaux. Progressivement, cette solidarité communautaire s’est élargie pour former un État social moderne, garantissant un socle de protection à chacun. Assurances sociales, prestations familiales, prévoyance vieillesse : autant d’acquis qui forment aujourd’hui le filet de sécurité helvétique.

C’est ce modèle que nous, libéraux-radicaux, voulons faire vivre et évoluer. Un modèle où la solidarité ne signifie pas une dépendance passive, mais un appui pour se relever. Elle repose sur une conviction centrale : une société juste repose sur des individus libres et responsables, mais jamais laissés seuls.

Une valeur PLR fondamentale

Pour le PLR, la solidarité n’est pas opposée à la liberté : elle en est la condition. Elle ne signifie pas nivellement, mais égalité des chances. C’est pourquoi nous défendons une solidarité qui stimule, qui encourage l’effort, qui reconnaît le mérite. Un système social doit protéger sans enfermer, accompagner sans freiner. L’État doit garantir les conditions de cette solidarité, mais sans éteindre les initiatives privées, le bénévolat, l’engagement civique. Car une société vivante ne se construit pas uniquement depuis les administrations, mais aussi depuis les quartiers, les familles, les associations.

C’est aussi cette vision qui guide notre action en matière d’éducation, de santé, ou de fiscalité. Nous voulons une école qui corrige les inégalités de départ, un système de santé efficace et accessible, une fiscalité qui soutient les familles et respecte le travail. Nous croyons que la solidarité véritable ne peut exister sans une confiance partagée entre l’individu et la collectivité. Elle implique que chacun contribue à la mesure de ses moyens, dans une logique d’équité et non d’uniformité.

Dans un monde où les fractures s’accentuent, la solidarité doit être un principe actif, non une simple compassion. Elle suppose de dépasser les slogans pour bâtir un vivre-ensemble fondé sur la responsabilité, la dignité et l’engagement.

Et c’est pour cela que nous nous engageons. Car défendre la solidarité, ce n’est pas choisir la facilité. C’est croire que chacun a une place, une dignité, un rôle à jouer. C’est penser une société où l’on ne réussit pas contre les autres, mais avec eux. Une société qui tient debout parce qu’elle tient ensemble.

« Pour le PLR, la solidarité n’est pas opposée à la liberté : elle en est la condition. Elle ne signifie pas nivellement, mais égalité des chances. »