Une stabilité financière, malgré quelques enjeux majeurs
La commune de Veyrier se distingue par une structure de revenus fiscaux particulière : plus de 98 % de ses recettes proviennent des impôts des particuliers. Cette spécificité lui confère une certaine stabilité financière, car ces revenus sont moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles que dans d’autres communes où les entreprises contribuent davantage. Cependant, la discussion autour du budget 2026 a été marquée par des débats intenses, notamment sur deux sujets majeurs.
Participation des communes à la péréquation intercantonale
Le premier point d’incertitude concerne la participation des communes à la péréquation intercantonale. En Suisse, seuls sept cantons, dont Genève, sont contributeurs à ce mécanisme de solidarité financière entre cantons. Or, aucun de ceux-ci ne fait participer ses communes à cet effort. Introduire une exception genevoise, une nouvelle « genferei », semble peu judicieux, sauf à engager une réflexion approfondie sur la répartition des tâches et des compétences entre les communes et le canton. Une telle démarche nécessiterait une vision claire et concertée pour éviter de fragiliser l’équilibre financier des communes.
Le projet des Grands-Esserts
Le second enjeu majeur est lié au projet des Grands-Esserts, en cours de réalisation à Veyrier. Ce développement urbain d’envergure entraînera inévitablement des investissements conséquents pour la commune. Actuellement peu endettée, Veyrier devra cependant faire face à une augmentation significative de sa dette, qui pourrait atteindre 180 millions de francs à l’horizon 2029. Cette hausse s’explique par la construction de nombreuses infrastructures communales liée à l’arrivée prévue de près de 3 000 nouveaux habitants, qui viendront s’ajouter aux 12 000 résidents actuels, exerçant ainsi une pression accrue sur les infrastructures locales.
Baisse du centime additionnel, une mesure bienvenue
Il est également important de rappeler que la baisse du centime additionnel, adoptée il y a deux ans sous l’impulsion du PLR, s’est avérée opportune. Toutefois, cette mesure impose désormais une gestion rigoureuse des dépenses et une planification avisée pour garantir que la fiscalité de Veyrier reste à un niveau raisonnable, malgré les défis à venir.
Une planification budgétaire complexe et passionnante
En résumé, le budget 2026 est maîtrisé et ne prévoit pas de hausse de la fiscalité. Cependant, une nouvelle baisse ne peut pas être envisagée à ce stade, en raison des incertitudes liées à l’augmentation rapide de la population et à la croissance importante de la dette communale. Cette dernière entraînera, à partir de 2030, une charge d’intérêts supplémentaire estimée à 2 millions de francs par an. La gestion de ces enjeux financiers constitue un exercice d’équilibriste, rendant le travail de planification budgétaire à la fois complexe et passionnant, tout en alimentant des débats riches et constructifs.
